Bruno Walter fut l’un des plus grands interprètes de Gustav Mahler durant toute la première moitié du XXème siècle, avec Otto Klemperer notamment. La particularité du chef allemand naturalisé autrichien était de ne pas diriger les œuvres « pessimistes » de son ancien maître, comme la Sixième Symphonie par exemple. Opus Kura nous donne aujourd’hui l’occasion de réentendre ses interprétations bien célèbres de la Neuvième Symphonie et du Chant de la Terre avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne en 1938 et 1936, et de surcroit dans un son vraiment chaleureux. Naturellement, les interprétations de Bruno Walter sont superlatives, naturelles, très équilibrées, à la fois cursives et magnifiquement phrasées, profondément respirées. Sent-on dans la Symphonie n° 9 l’horreur de l’Anschluss qui aura lieu à peine deux mois plus tard ? Peut-être pas, mais malgré la clarté, l’optimisme, l’espoir que l’on croit déceler dans le geste de Walter, ce sont bien des œuvres hantées par le drame de la mort, le désespoir de la fin imminente que l’on entend ici… (Pierre-Yves Lascar) Bruno Walter fut l’un des plus grands interprètes de Gustav Mahler durant toute la première moitié du XXème siècle, avec Otto Klemperer notamment. La particularité du chef allemand naturalisé autrichien était de ne pas diriger les œuvres « pessimistes » de son ancien maître, comme la Sixième Symphonie par exemple. Opus Kura nous donne aujourd’hui l’occasion de réentendre ses interprétations bien célèbres de la Neuvième Symphonie et du Chant de la Terre avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne en 1938 et 1936, et de surcroit dans un son vraiment chaleureux. Naturellement, les interprétations de Bruno Walter sont superlatives, naturelles, très équilibrées, à la fois cursives et magnifiquement phrasées, profondément respirées. Sent-on dans la Symphonie n° 9 l’horreur de l’Anschluss qui aura lieu à peine deux mois plus tard ? Peut-être pas, mais malgré la clarté, l’optimisme, l’espoir que l’on croit déceler dans le geste de Walter, ce sont bien des œuvres hantées par le drame de la mort, le désespoir de la fin imminente que l’on entend ici…
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