 Dossier vite classé, tout de suite en haut de la pile : pour parler jeune c'est trop superbe, magnifique duo sans impair (allô la Palice?) et bref, point final sans tirer à la ligne. Mais encore ? Si la femme est un violoncelle, que dire d'un violoncelle de feu ! Moi toro toi fuego, une espagnole à la prunelle de braise, chute de reins scoliosée à l'excès, pilonnant virtuellement des claquettes. Tête renversée regardant ailleurs que sa raideur froufroutante d'éventail, prenant ses grands airs du répertoire ibérique pour flaminquer torride. Frère et sœur, les deux si jeunes canadiens de ce Cheng Square Trio (on les prononce ainsi), qui ont débuté dès 2011 à Carnegie Hall, et enregistré aussi la musique française (oui chérie, il y a l'Elégie de Fauré), touchent idéalement au tréfond souvent guitareux de l'hispanité, s'y aventurent bras dessus Alhambra dessous. Leur interprétation est emblématique, comme avec l'Andalouse de Granados, la Danse rituelle du feu du sec comme un coup de trique Manuel Maria de los Dolores Falla y Matheu (on le prononce ainsi et au complet). Dans ce chant populaire (plage 7), on croirait Pablo Casals à la peine de son exil pradéen, au piano le vieil Horszowski moins à statines que survitaminé. Mais trèfle à quatre feuilles de plaisanterie, nous avons bien de la chance avec ce programme si impeccablement musical toujours, et qui, mis à part la néotziganerie d'un Sarasate, car ça rasate un peu, nous ouvre même les portes d'une modernité (la suite de Cassado, plage 14) qui nous évoque jusqu'à Kodaly (son opus 8, sonate pour violoncelle seul). (Gilles-Daniel Percet)  The Cheng² Duo continues their journey through Europe: Bryan and Silvie Cheng dedicate their sophomore album to the impassioned, fiery sounds of Spain. The works of the country’s foremost twentieth-century composers are complemented by music of Gaspar Cassadó and Pablo de Sarasate’s beloved Zigeunerweisen.
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