Voilà (encore) une espèce de curieux ensemble de brazilianerie, mi classique rétrograde, qui a trouvé comme son créneau, aux côtés du clavicorde, à y traiter la voix féminine par-dessus la (viole de) gambe, ces deux dernières s'entrelaçant souvent musicalement. Pour les plongeurs apnéistes, la samba est une crise musculaire incontrôlée qui est liée à un manque d'oxygène. Convenons qu'elle se montre là infiniment plus placide, pour tout dire plus raffinée aussi, et qu'elle prendrait bien sa place dans une cour de la Renaissance. De la bossa nova, la bosse en devient bien nouvelle de rameuter l'instrumentation ancienne. Le problème est qu'omniprésente, la voix de la chanteuse montre quelques faiblesses dans les aigüs, parfois moins fausset que fausseté. Dans les airs qui ont été retenus, on ne s'étonnera pas de retrouver des incontournables comme ceux d'Antonio Carlos Jobim (dont le fameux Eu sei que vou te amar, méconnaissable dans pareil étirement...) ou de Baden Powell. On relève aussi, étrange, un quasi pastiche de suite pour violoncelle de Bach (plage 16). A noter un livret soigné, donnant même les textes et leur traduction (en anglais). Cela dit, à écouter tout d'affilée, cet enregistrement d'un tempérament un peu trop égal se montre un peu émollient. De moins concernés vous diront que c'est long, surtout dès le début. D'autant que s'ils n'aiment par ça, on leur donnera encore la même chose. (Gilles-Daniel Percet) Viola da Samba, (a wordplay on samba being played on a viola da gamba), is a project creating a bridge between Renaissance and Brazilian popular music. The pure, light sounds of early music instruments blend with the vivacious rhythms and rich harmonies of samba and bossa nova. The subtle timbres and the versatile sounds of the clavichord together with the viola da gamba match perfectly with the spirit of Brazilian music, revealing the connection between the elements (scales, rhythms and temperaments) of popular and early music. The natural gut strings of the viol create a pure and organic sound. This offers a new experience for the world of jazz and bossa. Altogether, Nadine Balbeisi’s delicate and refined voice, Jean Kleeb’s mastery of playing bossa chords on the clavichord and Fernando Marín’s skillful bowing of the viola da gamba create a perfect musical symbiosis.
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