Giuseppe Verdi (1813-1901)
La Traviata, opéra en 3 actes

Venera Gimadieva
Michael Fabiano
Tassis Christoyannis
Emanuele D'Aguanno
Magdalena Molendowska
Hanna Hipp
Eddie Wade
The Glyndebourne Chorus
London Philharmonic Orchestra
Sir Mark Elder, direction
Tom Cairns, mise en scène

Regrettable mélange d’époques, entre fin XIXème et contemporaine, puisque "le drame exposé est de tout temps". Erreur : la confusion de costumes provoque une double insatisfaction : nos temps modernes ne s’occuperaient guère des fréquentations du frère d’une future épousée ! mais voir des dames vêtues charleston croiser haut les genoux jure avec la dignité de l’opéra, comme les mimi miauleurs qui succèdent à l’ouverture, tous les invités faisant "bisou-bisou" à grand renfort de "miouwww miouwww !" perceptibles même par-dessus l’orchestre. Interprétation, de ce fait, outrée : les scènes entre père et fils vont jusqu’aux gifles, entre le baron et Alfredo tournent au pugilat… et passons sur la fiesta gitane, menée par une plantureuse bordelière, qui vire à la frénésie sexuelle d’un pince-fesses en passe de dégénérer. Voix adéquates pour Alfredo, Michael Tabiano, beau timbre et délicieux diminuendi, et Tassis Christoyannis, Germont, bien dans son rôle malgré cravate à épingle, pardessus et barbe carrée qui jurent avec les paroles bien vieillies de l’angiol consolator et de la trentaine de sacrifizio qu’il partage avec Violetta. Mais somptueuse prestation de la protagoniste, la très belle Venera Gimadieva, moulée dans une robe de sirène en moire rebrodée, idéalement faite, corps et voix, pour une Traviata de rêve. (Danielle Porte)

Verdi’s tragic masterpiece is elegantly updated by director Tom Cairns in this ‘fresh and thrillingly unfamiliar' (Independent) Glyndebourne production, in which Violetta’s death is cast as an idée fixe, creating a liberating framework that is well supported by Hildegard Bechtler’s semi-abstract designs. Described as a soprano of ‘huge presence, compelling to watch’, Venera Gimadieva is ‘thrilling’ (Guardian) in her company debut as the doomed courtesan, well matched by Michael Fabiano’s sharply suited and ‘robustly-sung’ Alfredo (Financial Times), with Tassis Christoyannis delivering an imposing performance as the formidable Germont père. Conductor Mark Elder reveals his mastery of the opera’s dramatic shape, coaxing each and every nuance out of the London Philharmonic Orchestra to create beautifully stylish music-making.