Giuseppe Verdi (1813-1901)
Don Carlo, opéra en 4 actes (version de 1884 en italien de Don Carlos)

Nicolai Ghiaurov, basse (Philippe II)
Veriano Luchetti, ténor (Don Carlo)
Piero Cappuccilli, baryton (Rodrigue)
Gianfranco Casarini, basse (Le grand inquisiteur)
Alessandro Maddalena, basse (Un moine)
Katia Ricciarelli, soprano (Elisabeth de Valois)
Fiorenza Cossotto, mezzo-soprano (La princesse Eboli)
Aracelly Haengel, mezzo-soprano (Tebaldo)
Giorgio Zancanaro, baryton (Le Comte de Lerme)
Guido Fabbris, baryton (Un héraut royal)
Marisa Salimbeni, soprano (Une voix céleste)
Paolo Cesari, basse (un député flamand)
Uberto Scaglione, ténor (Un député flamand)
Bruno Tessari, baryton (Un député flamand)
Marco Stefanoni, basse (Un député flammand)
Guido Pasella, basse (Un député flammand)
Umberto Valesin, basse (Un député flammand)
Orchestra e Coro del Teatro La Fenice
Georges Prêtre, direction

La Fenice savait bien ce qu’elle faisait en invitant Georges Prêtre pour "Don Carlo" : les dimensions modestes du théâtre imposaient une lecture d’abord lyrique, le chef français en profita pour voir et faire entendre l’envers de l’ouvrage, en fait un drame intime qu’agite les passions amoureuses. Son "Don Carlo" ne ressemble à aucun autre dans une discographie de si haut vol, et cela suffirait à en faire le prix. L’autodafé ne manquera pourtant pas de majesté, mais ce que l’on écoutera d’abord sera la Mort de Posa, les meurtrissures d’Eboli, la fragilité d’Elisabetta - Katia Ricciarelli y signe l’une de ses plus émouvantes incarnations verdiennes, ayant alors exactement la voix du rôle - les tourments de l’Infant, l’amère solitude de son roi de père. La scène vénitienne lui aura offert une distribution immaculée, en grande part venue de la Scala où Claudio Abbado lui imposait une tenue stylistique certaine, cela s’entend dans le chant si surveillé et pourtant si expressif de L’Eboli de Fiorenza Cossoto, dans les lignes vocales si pures du Posa de Pierro Cappuccilli, l’une de ses plus belles soirées, dans l’absence d’effet du Philippe de Nicolai Ghiaurov, l’anti Boris Christoff on s’en doute. Le son est ce qu’il est, pris dans la salle mais par les micros de la RAI, on est plongé dans l’atmosphère de la Fenice et dans l’agitation d’un public partagé entre la fascination d’écouter une proposition si singulière et la rage de vouloir applaudir à tout rompre des chanteurs si inspirés, à commencer par l’Infant de Veriano Luchetti qui rappelait ce soir-là à quel point on le cru second couteau alors qu’ici il ne craignait ni Carreras ni Bergonzi. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Retour sans la moindre plus-value sonore d’un célèbre live pirate de 1973. Ce Don Carlo dirigé par Georges Prêtre est dépourvu du moindre sentimentalisme : pas d’alanguissements adolescents, les personnages sont bien adultes et conscients de la destinée qui les mènera à la catastrophe finale. Le chef français aimait-il vraiment cette œuvre ? Ill étouffe en tous cas ses chanteurs, et les désaccords sur les tempos sont parfois patents (air final d’Elisabetta). C’est bien dommage face à une distribution aussi somptueuse : Ricciarelli est dans sa prime fraîcheur, pas encore épuisée par le répertoire erratique qu’elle se construira. Cossotto n’a pas besoin de jouer les furies pour composer une Eboli crédible et émouvante. Lucchetti timbre beurre et miel, émission virile avec une indispensable touche élégiaque est le parfait alter ego d’un Capuccilli sonore mais raffiné (la mort de Posa devrait faire taire les mélomanes et les critiques qui le font passer pour un rustaud). Concernant Ghiaurov, à ce niveau d’adéquation d’un artiste avec son personnage, il n’y a guère de commentaires à formuler. Le grand Inquisiteur de Casarini n’a rien d’effrayant, mais la noblesse de son phrasé est digne d’un Prince de l’Eglise. Solti reste la référence pour la version en italien. Pour les voix donc, en passant sur la direction de Prêtre et la qualité sonore précaire. (Olivier Gutierrez)

Giuseppe Verdi’s Don Carlo is a powerful tale of political conflict, forbidden love, and personal sacrifice, presented here in a carefully curated 2-CD edition. Set against the backdrop of the Spanish Inquisition, the opera follows Prince Carlo as he struggles with duty, loyalty, and a love he cannot claim. This recording features the opera’s most compelling moments, including the deeply moving “Io l’ho perduta” and the intense confrontation scenes that define Verdi’s dramatic mastery. A striking collector’s item and a compelling entry point into Verdi’s late style, this edition combines grand emotion with refined presentation.