Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
"The Trumpet Shall Sound", extrait de "Le Messie"

Joseph Haydn (1732-1809)
Concerto pour trompette en mi bémol majeur, Hob. VIIe:1

Alexandre Glazounov (1865-1936)
Album Leaf (arr. pour cornet et orchestre de chambre)

Giuseppe Verdi (1813-1901)
Marche triomphale d'Aida (arr. pour ensemble de cuivres)

Maurice Ravel (1875-1937)
Pavane pour une infante défunte (arr. pour trompette et harpe)

Alessandro Marcello (1684-1747)
Adagio du concerto pour hautbois en ré mineur (arr. pour ensemble de cuivres)

Nikos Skalkottas (1904-1949)
Concertino pour trompette et piano

André Jolivet (1905-1974)
Concertino pour trompette, piano et cordes

Wolf Kerschek (1969-)
"Poem for Matthias", pour bugle, jazz trio et quatuor à cordes

Matthias Höfs, trompette
Yorck Felix Speer, basse
Anaëlle Touret, harpe
Wolfgang Watzinger, piano
Concerto Köln
Hamburg Philharmonic Soloists
German Brass
Virtuosi di Praga

En 1948, André Jolivet est un cas à part dans le paysage musical français : il ne s’inscrit dans aucune école. C’est la raison pour laquelle le système fit en sorte qu’il fût ringardisé. Et pourtant ! Que ce Concertino est beau ! Comme on s’y sent bien, comme il sait être douillet et brusquement casser ce confort pour une modernité plus acérée. Jolivet est ici bien secondé par Matthias Höfs. Le trompettiste livre une conception passionnante et très belle de l’œuvre. Passionnante et belle parce que débarrassée de toutes les scories que la virtuosité peut laisser tenter. La sobriété du jeu de M. Höfs correspond parfaitement à l’écriture de Jolivet, à son style, à son œuvre, à son temps. Le timbre est chaud, jamais aigre, le coup de langue jamais agressif, les attaques sont souples, les ff ne sont jamais clinquants et l’on se demande d’où viennent les sons filés pp ! Le son varie savamment du tendre et doux à la vigueur sans jamais aucune dureté ni flamboyance qui ne seraient pas de mise. Le troisième mouvement, très lent, est une longue rêverie magistralement introduite pp par les Virtuosi di Praga, sans effets ni sentimentalisme qui seraient ici pire qu’un anachronisme. L’ensemble est parfaitement cohérent, de la première note de l’œuvre à son apogée final. L’enregistrement bénéficie en plus d’une superbe réalisation, parfaitement équilibrée, de Philipp Knop. On regrettera juste que le pianiste ne soit pas cité : sa présence n’est pas anecdotique. On n’omettra quand même pas de citer les autres œuvres, certes belles aussi, mais sans surprise, que sont le Concerto de Haydn avec le magnifique Concerto Köln, le délicieux Albumblatt de Glazounov et quelques mignardises parmi lesquelles une bien étonnante transcription de la Pavane pour une Infante défunte de Ravel. Mais enfin ! Si une œuvre doit être retenue, entendue, réentendue, c’est bien cet admirable Concertino de Jolivet. (Jacques Saury)