Tommaso Traetta Rex Salomon Jerosme Bellocci Munger Durham Pluta Rousset - Cpo555654 - Cpo

Né en 1727 près de Bari, Tommaso Traetta étudie la musique à Naples sous la férule de Porpora, Leo et Durante. Il compose son premier opéra en 1751 dès l'âge de 24 ans ("Farnace") qui sera créé à Naples, puis "Ezio" l'année suivante pour le théâtre delle dame, opéra qui connaît un grand succès auprès du public romain. Sa réputation de compositeur, star de l'opéra seria s'étendra ensuite rapidement dans toute l'Italie puis traversera les frontières (Vienne et Mannheim). A partir de 1757, il devient maître de chapelle à la Cour de Parme. Après un bref passage à Saint-Pétersbourg auprès de Catherine II de Russie, il termine ses jours à Venise affaiblit par la maladie à 52 ans. Nonobstant un grand nombre d'opéras séria et buffa, la plupart des œuvres de cet éminent représentant de l'école napolitaine reste à découvrir : une Passion selon Saint Jean, un Stabat Mater et plusieurs oratorios dont ce "Rex Salomon", enregistré ici par le claveciniste et chef d'orchestre Christophe Rousset à qui on doit la splendide résurrection de l'opéra "Antigona" (Decca). L’œuvre dont le titre complet est "Rex Salomon arcam foederis adoraturus in Templo" fut écrite et créée pour l'ospedalletto de Venise en 1766. Elle comporte cinq personnages (cinq chanteuses de l’institution) trois sopranos (Salomon, Abiathar, Regina di Saba), une mezzo (Sadoc) et une contralto (Adon). Le livret est librement inspiré du Livre des Rois (Salomon demande à Dieu un don de sagesse qui lui permettra de construire « son » Temple). Le style de Traetta constitue une passerelle entre Gluck et Mozart. Après une sinfonia d'ouverture pleine d'allant, l'alternance de brefs récits, d'ambitieuses arias da capo empreintes d'un lyrisme passionné et de chœurs d'une grande puissance expressive illustre l'argument du livret avec une éloquence et une verdeur qui montre ici clairement la porosité entre l'opéra et le genre oratorio. Il s'agit une merveilleuse musique, d'une profondeur d'expression inouïe et d'une inventivité constante. Un trésor. Écoutez le "Deus israeli Deus". Récit accompagné d'Abiathar. Si Rousset se montre là encore irréprochable dans sa conduite, les trois sopranos en revanche se cassent les dents sur leurs parties très richement enguirlandées. Une vétille considérant l'ensemble. (Jérôme Angouillant)

Tommaso Traëtta was 39 years old when he was appointed choirmaster of the Venetian Ospedaletto dei Derelitti in 1766, which was one of those “homes” for orphan girls in which music played a central role. At that time, this Bari native had enjoyed an international reputation for his opere serie. In his new post, which he was to hold for around ten years, he was able to increase his own renown and that of his patrons – particularly with the oratorio recorded here and its subject of King Solomon and his worship of the Ark of the Covenant in the temple. Traëtta based the sacred work on a Latin text on the legendary ruler of the Israelites, in which the Queen of Sheba, Zadok the priest and Adon, the Lord of the Ammonites, play the leading roles so elegantly that the work takes on the melodious grace of an Italian singspiel. The success was noticeable and, thanks to this recording, remains true to King Solomon.