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Diapason de avril 2020 Critique de Nicolas Derny Page n° 89
Format : 1 CD Durée totale : 01:05:36
Enregistrement : 18-24/06/2018 Lieu : Heimbach Pays : Allemagne Prise de son : Stereo
Label : AVI Music Référence : AVI8553101 EAN : 4260085531011 Code Prix : DM021A
Année d'édition : 2019 Date de sortie : 30/10/2019
Genre : Classique
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Alexandre Borodin (1833-1887) Quatuor à cordes n° 2 en ré majeurPiotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893) Quatuor à cordes n° 2 en fa majeur, op. 22
Antje Weithaas, violon Byol Kang, violon Byol Kang, violon Anna Reszniak, violon Timothy Ridout, alto Barbara Buntrock, alto Tanja Tetzlaff, violoncelle Julian Steckel, violoncelle
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Nous sommes en plein concert au festival allemand de musique de chambre de Spannungen, à la production discographique déjà importante, et qui se déroule dans le décor industriel insolite et imposant... d'une ancienne usine hydroélectrique. Manifestation que dirige artistiquement le pianiste Lars Vogt, toutefois absent comme interprète puisque nous sommes là dans le quatuor à cordes (mais les absents ont toujours rotor). Cela turbine, mais rien d'électrique car ces deux "deuxièmes" quatuors, de Tchaikovski et de Borodine, relèvent plutôt d'un lyrisme intime. Fils mais seulement naturel de prince, Borodine était un personnage attachant, profondément bon (donnant l'asile chez lui à tous les orphelins qui passaient), et qui fut surtout chimiste professionnel. Se disant ainsi musicien du dimanche (ayant finalement peu composé), il s'entendit observer gentiment par Liszt que ce dimanche était donc vraiment jour de fête. Ce quatuor, terminé en 1881, eut grand succès, surtout son nocturne de mouvement lent. On aurait souhaité entendre ici cette musique plus dansante parfois, précisément plus valsante, et surtout plus tendre (c'est un chant d'amour destiné à couronner vingt ans d'heureux mariage). Pour tout dire, un peu moins intello. Mais les interprètes se relâchent davantage avec Tchaikovski et les applaudissements du public l'attestent. Le compositeur était très fier de ce quatuor composé dans l'euphorie et prétendument en une seule nuit (affirmation toutefois exagérée). Dès son premier mouvement, on le sent traversé d'une sorte de grâce quasi mozartienne, et tout le reste n'est plus qu'une coulée d'émotivité culminant, là encore, dans le pathos du mouvement lent. Un titre ellingtonnien s'imposerait pour ainsi dire : in a sentimental mood. (Gilles-Daniel Percet)
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