Talbot The Winters Tale Watson Lamb Briskin Wheeldon - Oa1156d - Opera - by Opus Arte

Hystérie à Covent-Garden, et justifiée : Shakespeare mis en musique par Joby Talbot et en scène par Christopher Wheldon, en première mondiale le 10 avril 2014, surtout interprété de cette façon : un cadeau des dieux ! Pas un temps mort. Une expressivité parfaite, dans chaque geste, chaque ondulation de mains, des attitudes d’une étonnante plasticité et souvent acrobatiques, à croire que les corps et les bras sont en caoutchouc ! Le scrupule de bien servir une œuvre, jusqu’à présent ignorée par le ballet, a inspiré une réalisation fouillée dans le moindre détail, avec des éléments de décor (statues, navire et flots dont les lames se gonfler en tête d’ours – idée géniale), qui permettent de comprendre l’action sans s’en détacher une seconde. La prestation d’Edward Watson, roi Leontes halluciné et hallucinant, est au-dessus de tout éloge, mais Hermione (Lauren Cutbertson) partage les ovations et notre admiration de pair avec lui, ainsi que Paulina, la servante (Zenaida Yanowsky). Prestation également de très haut niveau du jeune couple Perdita-Florizel (l’exquise Sarah Lamb et Steven McRae), et du roi Polixenes (Federico Bonelli) mais les jeunes gens heureux et les pères abusifs retiennent moins l’attention que les héros torturés et les martyres de l’injustice. À revoir plusieurs fois pour n’en pas laisser échapper une miette. (Danielle Porte)