Richard Strauss (1864-1949)
Huit poèmes, extraits de "Letzte Blätter", op. 10
Heimlich Aufforderung, op. 27 n° 3
Für fünfzehn Pfennige, op. 36 n° 2
Ach weh mir unglückhaften Mann, op. 21 n° 4
Schlechtes Wetter, op. 69 n° 5
Ich trage meine Minne, op. 32 n° 1
Breit' über mein Haupt, op. 19 n° 2
Morgen!

Richard Wagner (1813-1883)
Wesendonck Lieder, cycle sur des poèmes de Mathilde Wesendonck

Gerhard Siegel, ténor
Gabriel Dobner, piano

Les deux interprètes nous proposent un programme homogène mais ambitieux. Lequel se révèle à la limite des moyens actuels du ténor Gerhard Siegel qui, dans des aigus projetés plutôt qu’atténués, manque de souplesse pour faire ressortir toutes les nombreuses nuances de ces lieder. Ce qui s’avère par endroit risqué chez Richard Strauss se confirme comme étant téméraire chez Wagner où l’interprétation des poèmes de Mathilde Wesendonck ne fait pas suffisamment ressortir le caractère intense quoique tout intériorisé, tourmenté, quasi-toxique, de ces chants d’amour malheureux qui, si l’on songe notamment à Traüme et Im Treibhaus, se prolongera jusque dans les actes 2 et 3 de Tristan. Les interprètes masculins de ces lieder (écrits « pour voix de femme/für eine Frauenstimme ») ne sont pas légion, il est vrai. Mais peut-être n’est-ce pas un hasard. D’autres ténors s’y sont cependant mesuré, tout ou partie : Richard Tauber, Lauritz Melchior, René Kollo, Jonas Kaufman. Mais avec d’autres atouts. (Alain Monnier)

Two of the greatest practitioners of High Romantic art song were, not surprisingly, also exceptional opera composers: Richard Wagner (1813-1883) and Richard Strauss (1864-1949). While the former cultivated all-encompassing music dramas to the near exclusion of everything else, the latter worked successfully in genres ranging from chamber music to grand symphonies. German lieder attained a relative highpoint in the work of Franz Schubert, whose 600+ individual songs and organic song cycles deserve pride of place. Great lieder are distinguished by psychological commentary provided by purely musical means, whereby details of range, harmony and chromaticism, and the role of the accompaniment provide deeper reflection on (often) quite superficial love poetry. Such opportunities for richer exploration increased in the late 19th century as poets—along with philosophers and psychologists—probed deeper into the human psyche.