Edvard Grieg (1843-1907)
Haugtussa, op. 67
Extraits de 12 mélodies, op. 33

Solveig Kringelborn, soprano
Malcolm Martineau, piano

Dans ma jeunesse «Haugtussa» me semblait être une immense montagne que je devais gravir. Aujourd’hui cette œuvre est en quelque sorte devenue ma carte de visite musicale. En tant qu’interprète on n’en a jamais fini avec ce cycle de chants - il y a toujours une autre approche, toujours une dimension nouvelle à exprimer. Montrer l’osmose entre le poème de Garborg et la musique de Grieg devient vite une obsession. Ma relation avec «Haugtussa» et avec Grieg, fut longtemps du genre patriotique et c’était avec scepticisme que j’avais accepté pour la première fois de chanter «Haugtussa» avec un pianiste étranger. Nous étions au début des années 90. Le jeune homme, pour moi inconnu, qui est arrivé pour la répétition était bien préparé, jouait comme un dieu, était écossais et s’appelait Malcolm Martineau. Depuis notre première, au festival de Bath en Angleterre, nous avons interprété «Haugtussa» d’innombrables fois, partout dans le monde. Et jamais tout à fait de la même façon, il y a à chaque interprétation une nuance nouvelle à apporter. On pourrait dire comme Grieg : «Tout y est, il faut seulement le faire apparaître» !