 Pour tout un chacun l’équation Mackerras/Janacek est l’évidence même, et certes son art s’y sera sublimé, mais la musique tchèque, toute la musique Tchèque jusqu’à Martinu sera son paradis, ce que vient illustrer en partie ce joli coffret. Dvorak évidemment, sera un des objets de son art, et pour le disque dès les années 1980/1990 avec les formations londoniennes les trois dernières Symphonies, les Sérénades, les "Légendes", gravures un peu déclassées dans l’opinion des mélomanes par leur parutions en Classic for Pleasure, la collection économique locale d’His Master’s Voice. Bizarrement, les deux cahiers des "Danses slaves" manquaient à cette première anthologie, Mackerras ne les oubliera pas dans ses années Supraphon, ardant une Philharmonie tchèque qui s’enivre de rythmes et de couleurs. Plus tchèque tu meurs ! C’est la perle absolue de cet ensemble, avec le disque des Poèmes symphoniques, Mackerras faisant jeu égal pour les "Danses" avec le geste solaire de Karel Sejna, et pour les Poèmes, avec l’élan narratif de Zdenek Chalabala : l’orchestre si typé fait le lien entre ces époques. Mais les "Légendes" vont plus loin dans la poésie que lors de la gravure avec l’English Chamber Orchestra, affaire de timbres, la 6e Symphonie avec la Philharmonie sera un ajout majeur à la discographie du chef, les 8e et 9e avec l’autre formation, le Symphonique, captées en concert en septembre 2005, si diseuses, si spontanées mieux que des alternatives aux versions londoniennes, simplement d’autres regards. La somme s’effeuille avec toujours plus de plaisir à chaque réécoute, et sa coda chez Smetana pour un "Ma Vlast" épique, échevelé, préférant les contes à la symphonie, fait regretter que rien d’autres de l’auteur de "La Fiancée vendue" n’ait été publié. Et si Suprpaphon fouillait les archives de la Radio, pour exhumer d’autres Smetana, des Suk, des Novak, des Martinu surtout… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)

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