L’entrée sans folie du "Carnaval" inquiète un instant, mais les premières mesures du Préambule passée, la guirlande de portraits et d’humeurs fuse, Charles Owen dessinant pourtant dans ses tempos prestes chaque personnage, incarnant chaque caractère. Aussi épicé que soit son "Carnaval", ses "Papillons" sont encore plus beaux, suite de paysages merveilleux jusque dans l’entre cloches qui les éloigne jusqu’au silence, admirable de réalisation, et surtout d’inspiration, comme ses "Variations Abegg" qui sont bien plus que simplement jolies malgré l’admirable perlé. Que paraisse l’appassionato torturé des "Nachtstück", cahier périlleux , Charles Owen s’en régale, animant les visions des six allegros, dosant l’étrange et l’amoroso avec un art qui laisse espérer de le voir poursuivre chez Schumann : son piano de couleurs serait idéal dans les Etudes Symphoniques, les "Bunte Blätter"… (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Cet enregistrement regroupe quatre œuvres majeures composées par Robert Schumann entre vingt et vingt-cinq ans. Celles-ci se caractérisent par l’emploi d’une profusion d’idées musicales assez brèves, à la fois bouillonnantes et poétiques regroupées par recueils scénarisés aux rythmiques et atmosphères constamment renouvelées. On retrouve ici un langage typiquement schumannien où alternent les périodes d’exaltation et d’abattement et jouant sur l’opposition des caractères des personnages (comme Eusebius et Florestan ou les Davidsbündler et les Philistins). Schumann y emploie déjà des messages musicaux cryptés (comme la signature musicale ASCH-SCHA du Carnaval, Asch étant la ville natale d’Ernestine von Fricken dont il était alors épris, mais reprend aussi le début de SCHumann). Parfois Schumann s’incarne musicalement (David), tout comme les personnages dépeints sous les masques ou les papillons d’un carnaval. Ces premiers opus, par la variété de leurs rythmes et de leurs atmosphères jouent sur les contrastes et bouillonnent d’inventivité et de diversité. Charles Owen, remarquable pianiste, expose les thèmes avec clarté et naturel. Il donne une grande cohérence à ces œuvres kaléidoscopiques par des transitions subtilement amenées qui renforcent ainsi le discours narratif et l’unité de ces premiers ouvrages. (Jean-Noël Regnier)  The Young Schumann, the new release by British pianist Charles Owen, is a musical narrative of Robert Schumann’s early career, featuring works written in the 1830s when the composer was in his 20s. His first two published works, Abegg Variations and Papillons, the impetuous six Intermezzi, Op. 4, and the characterful Carnaval, Op. 9, are all fuelled by some of Schumann’s compositional hallmarks: his imagination and attraction to the fantastical, his love of ciphers and cryptograms, and his frequent quoting of each work within the others.
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