Franz Schubert (1797-1828)
Sonate pour piano en la mineur, D 537
Sonate pour piano en mi bémol majeur, D 568
Sonate pour piano en si majeur, D 575
Sonate pour piano en la majeur, D 664
Sonate pour piano en la mineur, D 784
Sonate pour piano en do majeur, D 840 "Inachevée"
Sonate pour piano en la mineur, D 845
Sonate pour piano en ré majeur, D 850
Sonate pour piano en sol majeur, D 894
Sonate pour piano en do mineur, D 958
Sonate pour piano en la majeur, D 959
Sonate pour piano en si bémol majeur, D 960

Daniel-Ben Pienaar, piano

En 2015, le pianiste Sud-africain Daniel-Ben Pienaar enregistrait une sélection de douze sonates, sélection s’achevant par les trois derniers opus. Une somme qui suivait ses nombreux autres enregistrements dont les intégrales des sonates de Mozart et de Beethoven, le Clavier bien tempérée de Bach, etc. Voilà des Schubert qui séduisent d’emblée par leur hauteur de vue, le refus de tout pathos, la clarté des rythmes et des plans sonores. Cette anthologie est certes moins dans l’esprit de la "Schubertiade" que dans celle d’une confession grave. Il n’est que d’écouter les mouvements lents qui maîtrisent à ce point la projection sonore, l’utilisation juste de la pédale. Et pourtant, nous sommes bien dans le premier romantisme. Le lyrisme des premiers opus gravés comme la Sonate D 537 de 1817, qui inaugure une série de sonates. Ce coffret témoigne aussi d’une belle adaptation de l’acoustique, d’un rapprochement des micros pour que l’impact du clavier soit plus direct. L’esprit de la fantaisie demeure : celui d’un Schubert vagabond et doué d’une imagination sans borne. Daniel-Ben Pienaar équilibre parfaitement ce que cette musique doit à un folklore recréé, à des danses villageoises et à l’influence prodigieuse de Beethoven, que Schubert croisa si souvent dans les rues de Vienne sans jamais oser l’aborder. Cette même fraîcheur populaire et la simplicité de la forme que l’on retrouve magnifiée dans la Sonate D 664. L’interprète en traduit la tendresse mélodique viennoise sans jamais céder à la facilité de souligner telle ou telle phrase. Voilà un schubertien qu’il faut écouter. (Jean Dandrésy)

Both on the concert platform and in the recording studio, pianist Daniel-Ben Pienaar is a completist. Following complete cycles of piano sonatas by Beethoven and Mozart, he presents 12 Great Piano Sonatas by Franz Schubert – the composer’s 11 finished sonatas and the seminal fragment D840. Pienaar relishes in these revelatory works, their extraordinarily detailed possibilities of characterisation, their call for immense energy and abandon, and navigating the vast dreamscapes that unfold in the course of this six-hour musical journey.