 Burkhard Glaetzner et Friedrich Schenker (1942-2013) se rencontrent à l’école de musique à Berlin, avant de jouer (le premier du hautbois, le second du trombone) ensemble dans le Rundfunk-Sinfonieorchester Leipzig et de fonder, en 1970, le Gruppe Neue Musik Hanns Eisler avec six autres musiciens. L’écriture de Schenker porte la marque d’un musicien radical, rebelle et provocateur et son étonnante (cette façon de figer parfois les choses) Sonate pour hautbois et piano repose sur des structures atonales réglées sur douze tons mais aussi sur des modèles plus traditionnels quant aux rythmes ou à la forme. Né entendant de parents sourds, Helmut Oehring (1961-) exerce divers petits métiers avant de tomber dans la marmite de la musique nouvelle et d’apprendre, d’abord en autodidacte, guitare et composition : "Melancolia I", sonate pour hautbois et piano préparé sur des poèmes d'Heinrich Heine (le dernier poète du romantisme) et basée sur la gravure sur plaque de cuivre, éponyme, d’Albrecht Duerer (peintre et mathématicien de la Renaissance) est une pièce étrange, aux accents sombres et rêches. Dans l’exigeant mais passionnant "Wolves" (2012), Sarah Nemtsov (1980-), étudiante auprès de Glaetzner, lui rend hommage à l’occasion de son départ de l’université – avec un piano dont la préparation en fait un instrument quasi percussif. (Bernard Vincken)  Oboist Burkhard Glaetzner performs three highly diverse contemporary works on his solo album. Together with Hansjacob Staemmler on piano, he has recorded works by Friedrich Schenker (1942–2013), Helmut Oehring (*1961) and Sarah Nemtsov (*1980). In addition to his solo activities, Glaetzner was professor of oboe in Leipzig and in Berlin; he also directed the New Bach Collegium Musicum for many years. Now the Leipzig label Klanglogo is adding an exciting solo album to its extensive discography: Schenker's Sonata for Oboe and Piano is based on atonal twelve-tone regulated structures, but also likes to draw on traditional patterns. In the five movements of his Melencolia I, Oehring combines vocal and instrumental sounds, masterfully interpreted by Glaetzner and Staemmler. Nemtsov also takes new tonal approaches in Wolves, for oboe and prepared piano with reed-making utensils, even to the point of deliberately destroying the mouthpiece. The composer thus interprets the theme of farewell not only as separation: "perhaps also freedom".

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