Saverio Mercadante (1795-1870)
Sept Caprices
Dix Airs variés

Laura Trapani, flûte traversière

Giuseppe Saverio Raffaele Mercadante (1795-1870) fut essentiellement un compositeur d’innombrables opéras — plus d’une soixantaine — aux succès momentanés, mais dont la carrière prit un nouvel essor lorsqu’il fut préféré à Donizetti, Bellini étant mort (1835), pour diriger le Conservatoire de Naples (1838). Compositeur de quatre Concertos pour flûte et orchestre, dont Jean-Pierre Rampal et Claudio Scimone avaient enregistré en 1973 et 1980 trois d’entre eux (Erato ECD 55012), Mercadante, qui était également un virtuose spécialiste reconnu d’Il flauto incantato, laisse aussi, de ses années de jeunesse, vingt Caprices pour flûte, dont 7 sont ici interprétés, ainsi qu’un ensemble de 10 Airs variés d’après des Opéras de Rossini (Armida, 1817, Otello, 1816, Mosè in Egitto, 1818, etc.), Mozart (Don Giovanni, 1787), Paër (Agnese di Fitzhenry, 1818), et lui-même bien sûr (Gabriella di Vergy, 1828). Cette production n’a évidemment rien de remarquablement novateur, mais elle est charmeuse, charmante aussi, et illustre parfaitement le credo d’un compositeur cherchant à plaire par la délicatesse — selon ses propres termes — de ses romances, et de ses chansonnettes, qui récusent les aspects déclamatoires des musiques incompréhensibles aux oreilles des amateurs de plaisir. Ce nonobstant, ces œuvres mettent à rude épreuve le souffle et la virtuosité de l’interprète, challenge dont Laura Trapani se sort avec une admirable aisance, résultant très certainement de son investissement régulier dans la création d’œuvres contemporaines, dont on sait, par ailleurs, à quel niveau d’exigences techniques elle soumet l’instrument et les instrumentistes. À défaut d’être une stupéfiante révélation, que voilà ici un enregistrement qui satisfera pleinement les sybarites de tous genres et les flûtistes épris des roulades et harmoniques sensuelles de l’instrument. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)

Operatic, early-Romantic fantasias for solo flute by one of the great names of Italian opera. Laura Trapani’s previous album for Brilliant Classics brought wider renown for the sparkling flute-writing of Beethoven’s pupil Ferdinand Ries (96132). Now the Ferrara-based flautist turns her attention south to another overlooked figure of the early 19th century, Saverio Mercadante. Mercadante learnt the flute as a child and became a virtuoso on the instrument during his training in Naples while learning the craft of an opera composer which would bring him fame across Europe. One of his earliest successes for the stage was a ballet based on the legend of a magic flute – unrelated to Mozart’s masonic tale – and from the 1820s onwards, audiences flocked to Mercadante’s lyric dramas for their pacy drama, memorable tunes and arias that displayed the great singers of the age to best advantage. His Capricci also date from this early stage of his career. Comparable to the more celebrated caprices for violin by his elder contemporary Paganini, they are technical studies which stretch the technique of the most accomplished flautists, and they dazzle the ear with their lightning runs, filigree figurations and flourishes. The Capricci have received recordings from celebrated flautists, whereas the later Arie Variate have been relatively overlooked, and this release marks only their second recording, and the first to be made for CD. They are fantasies on popular operatic arias in the style of the piano pot-pourris and paraphrases which would be raised to an art-form by Franz Liszt a generation later. The chosen themes are mostly drawn from operas of the late 1810s such as Rossini’s Armida and Elisabetta, Regina d’Inghilterra, but they range from Mozart’s Don Giovanni to Mercadante’s own Gabriella di Vergy of 1828. Laura Trapani thus restores to the catalogue a shining example of early Romantic instrumental virtuosity.