Heureuse initiative que cette parution, car depuis Jean Martinon et l’orchestre de l’ORTF en 1975, on n’avait pas enregistré en studio les trois symphonies de Saint-Saëns ! Si la Symphonie avec orgue bénéficie d’une riche discographie, les symphonies antérieures sont en effet plus rarement à l’honneur. Œuvre de jeunesse, la Symphonie n° 1 (1853) montre déjà une solide maîtrise de l’orchestre. La Deuxième symphonie (1859), plus virtuose et plus volontaire, marque les esprits. Saint-Saëns écrira également deux symphonies qu’il rejettera ensuite (une symphonie en la majeur ainsi qu’une fa majeur surnommée «Urbs Roma»), qui ne figurent pas ici mais que Martinon a enregistrées. Puis viendra, un quart de siècle plus tard, la Troisième symphonie qui connaîtra un éclatant succès lors de sa création à Londres en 1886 puis à Paris l’année suivante. Ses poèmes symphoniques (Rouet d’Omphale, Phaéton, Danse macabre, Marche héroïque) concourront à sa célébrité, on les retrouve également dans cette parution. On connaît la qualité de l’Orchestre National d’Ile-de-France et l’excellent travail que réalise Yoel Levi, à la suite de Jacques Mercier, et le résultat s’avère remarquable, l’orchestre est fluide, vif, précis, jamais brusque. Une très belle réussite.