Romantische Abendlieder Mélodies de Schubert Brahms Mendelssohn et Schumann Kollo Alexander -

Le crépuscule et la nuit inspirèrent largement le romantisme allemand, et l’album n’affiche que des tubes, de Schubert, Schumann et Mendelssohn pour l’essentiel (mais que vient faire la méditation de Thaïs dans ce programme ?). A 83 ans, la voix de René Kollo est dans un état de conservation surprenant après tant de Tannhäuser, de Lohengrin et de Tristan. Les intonations sont moins sûres, le vibrato moins maîtrisé, mais le rayonnement du timbre reste incomparable, qui fit vénérer ce chanteur à l’égal d’un Dieu par le public allemand. Jay Alexander, venu du monde de la variété, possède une authentique technique de chanteur d’opéra, mais une émission nasale et une voix légère qui le rapprochent d’un Klaus-Florian Vogt. Le disque s’écoute avec plaisir. Une réserve cependant, les deux tenors ne disposant, plus pour l’un, et pas pour l’autre d’une réelle mezza-voce, l’intériorité indispensable au Lied romantique est ici absente. L’accompagnement est confié à un petit ensemble à cordes, les arrangements ont été réalisés spécialement pour cet album, avec assez de goût pour éviter un côté sirupeux mal venu dans ce répertoire. Dans Im Abendrot, le crépuscule flamboie même comme jamais au piano. Un disque inattendu, qui efface avec élégance la frontière entre musiques classique et populaire. (Olivier Gutierrez)