 Depuis des années, la maison polonaise DUX entreprend un remarquable travail de promotion des compositeurs, méconnus, voire inconnus, de son pays. Roman Statkowski appartient assurément à ces musiciens dont le nom ne nous est pas familier. Après ses études à Varsovie et Saint-Pétersbourg, il devint rapidement enseignant à l’Institut de Musique de Varsovie ainsi qu’une figure de référence auprès des diverses institutions musicales de son pays. Les deux quatuors, enregistrés en première mondiale par l’excellent ensemble polonais Camerata, ont en commun de recourir quasi-constamment à la fugue comme moyen d’introduction des mouvements. Le premier quatuor, composé en 1893, est de facture très classique et académique. Tout y est joliment troussé sur des mélodies simples et sans grande difficulté permettant à des amateurs de s’emparer d’une œuvre à leur portée. Le cinquième quatuor, plus tardif, est autrement plus complexe et rend honneur à la virtuosité et à la musicalité de ses interprètes. On reste toutefois ancré de bout en bout dans la tonalité et le clacissisme, le regard tourné vers les maîtres allemands tels que Brahms et Mendelssohn. La prise de son très proche des instruments permet de s’immerger dans des œuvres agréables, bien que sans véritable génie, à découvrir. (Thierry Jacques Collet) The Polish music is experiencing a rapid and totally deserved revival. What is more, the profiles of composers often associated only with a narrow group of musical genres (Stanislaw Moniuszko, Emil Mlynarski, Zygmunt Stojowski) are already considered from a broader perspective, which means that many of their forgotten works gain the position of world-class masterpieces. One of the artists who brought the greatest contribution to the development of the Polish music at the turn of the 20th century was undoubtedly Roman Statkowski. The fact that his music was received favourably is shown by, among others, the fact that although he would constantly adhere to the Romantic tradition and musical forms that did not go beyond canonical frames, his talent gained great affection of Karol Szymanowski, known for his rigorous attitude towards artists closely sympathising with that aesthetics. The new album of the excellent Camerata Quartet allows us to get acquainted with a fascinating chapter of Polish creativity, perfectly illustrating a number of artistic trends appearing in the Polish music at the turn of the 20th century.
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