Wolfgang Rihm (1952-)
11. Streichquartett (1998-2010)
Interscriptum, duo pour quatuor à cordes et piano (2000-2002)
Grave, in memoriam Thomas Kakuska, pour quatuor à cordes (2005)

Markus Bellheim, piano
Quatuor Minguet

Wolfgang Rihm se révèle être l'un des plus radicaux des compositeurs de musique contemporaine. D'origine allemande, il fait ses classes aux côtés de Stockhausen dès la sortie de l’adolescence, moment où il se révèle déjà un artiste accompli et polyvalent. La composition du 11ème quatuor à cordes avec piano présenté ici, a occupé Rihm plus de 10 ans pour s'achever en 2010. Il est riche d'éléments et de rythmes soutenus qui savent s’estomper lorsqu'il le faut, tout comme la caldeira d’un volcan. La variété de ces tonalités, très caractéristiques du style polyphonique, soutient l'attention et stimule la curiosité de l'auditeur qui chemine au sein d'un récit que les notes de musique inspirent. Les 2 œuvres qui complètent le programme (Interscriptum et Grave) combinent envolées tonitruantes et silences assourdissants. Des registres qui n’effraient ni le compositeur ni les interprètes, le polyvalent Minguet Quartet associé au pianiste Markus Bellheim, excellant pour sa part plus particulièrement dans le domaine contemporain. A l'issue de l'écoute de ce disque, on n'imagine pas que près de 70 minutes se sont écoulées, tant les occasions de s'ennuyer sont absentes. Wolfgang Rihm, qui avait présenté au Festival de Donaueschingen de 1974 son œuvre de jeunesse Morphonie et a été invité encore très récemment au consevatoire de Caen. Il s’avère toujours extrèmement prolifique. L’aperçu du domaine dans lequel il démontre sa maitrise dans ce disque et la profusion de ses écritures invite à découvrir ses autres œuvres de nature variées (musique orchestrale, vocale, chorale, instruments seuls et petits ensembles). (Gilles Bueb)

Wolfgang Rihm’s compositions for string quartet, as extensive as they are varied, share no clear common denominator. Despite all the variety that exists, his string quartets have from the beginning been a constant element in his œuvre: So far, there are thirteen quartets, as well as ten other compositions for or with a string quartet – a selection of these works can be found on this CD. The “11th String Quartet” (1998/2010) was not finished by Rihm until after his “12th String Quartet” (2000/2001). At the end of this – for Rihm – exceptionally protracted twelve-year period of compositional gestation, there was a piece of work of extreme contrasts: restrained and explosive, simple and virtuoso, fragile and forced to the point of screaming, tightly homophonic and polyphonically splintered to the edge of total dissolution. Rough contrasts determine abrupt shifts in detail as well as, on a larger scale, the different characters of the four movements, which are played without pause. “Interscriptum. Duo für Streichquartett und Klavier” is an elaboration of Rihm’s “12th String Quartet”. To the quartet ensemble, treated as “one instrument”, a piano part is added, which – as the title “Duo” indicates – initiates a dialogue and creates entirely new relationships within the piece. “Grave” is dedicated to the Alban Berg Quartet, and was written in response to the group’s request for a requiem. The postscript “in memoriam Thomas Kakuska” shows the work to be an epitaph following the death, after a long illness, of Kakuska, the veteran violist of the Alban Berg Quartet, who had performed many of Rihm's works.