Richard Strauss Le chevalier à la Rose suite - Ein Heldenleben Nelsons - C803091

Andris Nelsons prit la direction musicale de l’Orchestre symphonique de Birmingham en 2008. Ce fut le premier poste important du jeune chef letton. Il ne choisissait pas alors le répertoire le plus "facile" et le moins enregistré ! Il s’en tira avec les honneurs. "Une Vie d’un Héros" s’impose avec clarté et relief. Beaucoup d’intentions et d’ampleur émanent de cette lecture engagée qui évite tous les pièges de l’esbroufe. La tenue des cuivres et des percussions, la franchise des dynamiques, la détestation de tout exhibitionnisme sont à mettre au crédit du chef. C’est une interprétation convaincante en raison de sa spontanéité (le Champ de bataille). Andris Nelsons se refuse à tout rubato excessif, à l’expression d’une sensualité trop marquée. On regrette que les cordes et notamment les premiers violons possèdent une sonorité un peu froide et terne. On relève ici et là quelques baisses de tensions (Les œuvres du héros). Cette lecture sincère, objective et d’une grande virtuosité montre toutefois les limites de la formation anglaise qui ne pouvait rivaliser avec les références habituelles (de Kempe à Thielemann). La Suite du "Chevalier à la rose" manque aussi un peu de charme "viennois". Andris Nelsons quêtait un idéal de clarté, de pureté, celle de la Vienne d’avant 1914. Un peu de cette nostalgie qui accompagne le Strauss des "Quatre Derniers Lieder" surgit à la fin de la pièce. (Jean Dandrésy)