|
Format : 1 CD Digipack Total Time : 01:18:47
Recording : 22-24/06/2010 Location : Eupilio Country : Italie Sound : Eglise / Stereo
Label : Stradivarius Catalog No. : STR33867 EAN : 8011570338679
Publishing Year : 2011 Release Date : 13/06/2011
Genre : Classical
|
|
 |
Esaias REUSNER (1636-1679) Suite IX en sol mineur Suite IV en la mineur Suite XIII en mi bémol major Suite XI en do mineur Suite XIV en fa mineur
Paul Beier, luth baroque
|
 
 Esaias Reusner (1636 – 1680) nait en Silésie et meurt à Berlin. D’un père luthiste, il devient musicien de la cour au service de la princesse Radziwill et du duc de Silésie. Le recueil d’Esaias Ruesner présenté ici, en partie, dans cet enregistrement : « Delitiea Testudinis » se compose de quinze suites dans des tonalités variées. Elles répondent au genre de la suite française initié par Froberger dans les années 1640 et se composent principalement de danses variées (Pavanes, Sarabandes, Gigues, Allemandes, Courante). L’esprit de cette musique dans la veine des luthistes français, Denis et Ennemond Gaultier ; émane surtout de François Dufault, qui reste le musicien le plus abondamment représenté dans les manuscrits qui circulent en Europe. Par rapport à ce dernier, Reusner utilise une structure polyphonique plus sophistiquée à quatre voix, en combinant les passages en « style brisé » et les points d’articulation des accords. La mélancolie de Reusner n’est pas le détachement raffiné, ironique des luthistes français mais une sorte de tristesse pénétrante et désenchantée qui fait davantage penser aux lamentations de Dowland. Elle se teinte même d’une affliction existentielle qui rappelle la dévastation du pays par la guerre de Trente Ans. On peut évoquer Angélus Silesius (Encyclopedia Britannica) pour décrire la singularité de la musique de Reusner : « … Elle est parcourue par des accents de ferveur religieuse qui devant la nature transitoire des choses terrestres et la ruine d’une Allemagne luttant pour sa survie, touchent au désespoir » Pages élusives, introverties, intimistes qu’il est difficile d’incarner, voire même d’animer. Chaque danse doit se distinguer de la précédente sinon la monotonie gagne et l’assoupissement pointe. Paul Beier respecte l’esprit de ces pièces en préservant un tactus souple et aéré, rebondissant d’une danse à une autre. Il utilise un luth à douze chœurs (ce qui multiplie les combinaisons polyphoniques) et cordé en boyaux. Belle réalisation donc que ce premier volume de l’œuvre d’un luthiste de l’école allemande encore peu enregistré en disque. (Jérôme Angouillant)

|
. |
 |
|
|