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Diapason de décembre 2014 Critique de François Laurent Page n° 111
Format : 1 CD Durée totale : 01:11:00
Label : Hänssler Classic Référence : HAN98002 EAN : 4010276025634 Code Prix : DM018A
Année d'édition : 2013 Date de sortie : 07/07/2014
Genre : Classique
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Maurice Ravel (1875-1937) Sonate Posthume pour violon et piano Pièce en forme de Habañera Berceuse sur le nom de Fauré Sonate pour violon et violoncelle Kaddisch, mélodie pour voix & piano (Mélodie hébraïque n° 1) Tzigane Sonate pour violon et piano en sol majeur
Lena Neudauer (violon) Paul Rivinius (piano) Julian Steckel (violoncelle)
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 Ecrite à l'origine pour Hélène Jourdan Morhange, la sonate pour violon est piano fut entamée en 1923 et achevée quelques années plus tard, Ravel traversait alors une période de dépression qui contraria fortement sa composition. Ce fut finalement Enesco qui la créa avec Ravel au piano. Trois mouvements d'une découpe précise, et riches de caractères subtils. La sonate pour violoncelle et piano, composée en hommage à Debussy qui venait de disparaître, est plus austère et d'une noirceur affirmée. Mais rien n'est jamais strictement défini chez Ravel et une grande variété d'affects se dévoilent quand on creuse la partition. Tour à tour enjoué, allègre, fantasque ou mélancolique. Balancement entre les timbres des deux instruments, chacun interpellant l'autre pour dessiner une mélodie ou installer un climat. Musique trompeuse, artistocratique et raffinée, à la fois grave et légère, aux facettes insoupçonnées que chaque interprète se doit d'exhumer. Lena Neudauer fait preuve d'une grande élégance dans ses phrasés et ses ponctuations. (mais elle est aussi capable d'esbrouffer dans le Tzigane). Elle trouve l'expression juste dans les sonates à travers un retrait certain, une pudeur très ravelienne. Paul Rivinius au piano l'accompagne, souple et vigilant, comme un félin guette sa proie, instillant de la dynamique là où il faut. Julian Steckel se joue avec brio de la difficile partie de violoncelle, faisant jeu égal avec sa partenaire. Pianiste et violoniste donnent une remarquable lecture des pièces qui complètent ce programme, la sonate posthume datée de 1897, Kaddish, Habanera et la Berceuse. Ainsi interprétée, la musique de Ravel gagne clarté et brillance : aérée dans la texture et raffinée dans les timbres. Une belle communauté d'esprit et une réelle correspondance de jeu unissent ces trois musiciens et font de ce disque une réussite. (Jérôme Angouillant)

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Avis actuels : 1 |
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