Ravel Mélodies Finley Drake - CDA67728 - Hyperion - Classique - Nos labels

Ce qui étonnera ceux qui ne savent pas quel Golaud il est ? Ce français immaculé qui rappelle que Gerald Finley est canadien. C’est la meilleure part de ce disque où Julius Drake met toute sa musicalité qui ne suffira pas à excuser le fourvoiement dans lequel tombe son baryton. Le timbre est beau, mais les mots le trahissent, ces mots auxquels il prête tant d’affect, surchargeant la poésie des "Histoires naturelles", leur faisant à chacune un sort là où les mots de Jules Romain et les notes de Ravel veulent être secs. Ecoutez y seulement Bernard Kruysen. "Don Quichotte à Dulcinée", qui veut plus d’incarnation, et même un certain théâtre est fatalement mieux venu, les "Chants populaires" aussi, surtout les "Mélodies grecques" où Finley sait alléger, alors qu’il retombe dans le surlignage pour les "Hébraïques", pour les Marot, pour "Ronsard à son âme". Mais le disque abrite un doublé magnifique qui trouve dans le grave de son timbre des incarnations évidentes : "Un grand sommeil noir", "Les grands vents venus d’outremer", qui sont dans le catalogue vocal de Ravel des raretés, étreignent. (Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)