 Une œuvre de jeunesse teintée d’exotisme regardant du côté de Rimski-Korsakov, la "Danse orientale", op. 2, ouvre ce bel album consacré essentiellement à deux morceaux de bravoure de Rachmaninov. La Sonate pour violoncelle et piano, op. 19 créée en 1901 par le violoncelliste dédicataire Anatoliy Brandukov et le compositeur au piano connut d’emblée un immense succès comme le Concerto pour piano n° 2 qui assura la célébrité du compositeur la même année. On y retrouve la dimension symphonique, la virtuosité percutante du piano et le phrasé mélodique porté par un violoncelle élégiaque. Traversée de changements d’humeur, elle passe des turbulences passionnées à la délicatesse la plus mélancolique. En quatre mouvements, elle demande beaucoup aux deux interprètes qui se jouent avec brio des difficultés de cette grande page de plénitude romantique russe. La Sonate pour piano n° 2 en trois mouvements de 1913 révisée en 1931 est une œuvre spectaculaire de la pleine maturité, débordante d’énergie et de virtuosité dans ses deux allegros et d’une grande sérénité dans son mouvement central "non allegro", belle séquence apaisée telle une improvisation. Simone Pedroni et Christiana Coppola signent une interprétation pleine de ferveur. (Gérard Martin)  Rachmaninov, considered by academics to be a late romantic, often draws on Baroque models: an eclecticism of languages. He experiences music as a memory of affection, and in few places, as here, his insatiable Faustian aspiration to ‘stop the moment’ reaches a similar intensity. Op. 19 breathes a sense of a return to life and the otherworldly cello calls shatter according to a principle of hallucinatory suspension which is already the Rachmaninov of the Symphonic Dances op. 45. Piano Sonata No. 2 in E-flat minor Op. 36 had a complex gestation, culminating in a 1931 revision in which the Maestro reduced a certain ‘pleasant storytelling’ in the style of Liszt, moving closer to the neoclassical matrix, but ‘Russian-style’, of his later works. As an ideal encore, the programme also features the Danse orientale Op. 2 No. 2, the adolescent Sergei’s homage to that narrative of exotic landscapes, musical scales infused with chromatic enchantments.
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