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Classica de septembre 2022 Critique de Gérard Belvire Page n° 115
Format : 2 CD Digipack Durée totale : 02:19:38
Enregistrement : 01/02/2022 Lieu : Meldert Pays : Belgique Prise de son : Stereo
Label : Passacaille Référence : PAS1118 EAN : 5425004841186 Code Prix : DM025A
Année d'édition : 2022 Date de sortie : 13/04/2022
Genre : Classique
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Frédéric Chopin (1810-1849) Préludes, op. 28Claude Debussy (1862-1918) Préludes, Livres 1 et 2György Ligeti (1923-2006) Etudes pour piano, Livres 1 et 2 (extraits)György Kurtág (1926-) Jatétok, Livres 5 et 9 (extraits)
Jan Michiels, piano
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 On applaudit d’abord à l’originalité du concept qui a présidé à l’élaboration de ce double CD que l’on doit au pianiste belge Jan Michiels, éminent professeur au Conservatoire Royal de Bruxelles, plus connu des mélomanes et du milieu musical comme un serviteur d’élection de la musique contemporaine. Jan Michiels propose un parcours passionnant, à ma connaissance inédit au disque. Il faut s’abstraire du titre de ce double album et des explications et références parfois alambiquées qui le justifient, d’autant plus que cet album n’est pas du tout conçu comme un triptyque qui commencerait avec les Préludes… de Chopin, se poursuivrait avec les Préludes de Debussy… dans un salon proustien, et se refermerait avec un « postlude » contemporain, Ligeti et Kurtag. Michiels brouille les pistes d’entrée de jeu, puisque tout au long des deux CD, il mélange les quatre compositeurs convoqués pour sa démonstration. Du coup les correspondances, les affinités, les contrastes n’en sont que plus évidents, saisissants. Ainsi l’opus 28 de Chopin, ces 24 Préludes, que les pianistes jouent d’une traite en concert ou que nous écoutons nous-mêmes dans leur continuité au disque, sont rendus à leur essence première : Chopin lui-même ne les a jamais joués ensemble. Debussy a échappé à cette « intégralite », il est rare que les interprètes jouent les deux livres de Préludes dans un même récital. La proposition de Jan Michiels nous débarrasse donc les oreilles de nos mauvaises habitudes d’écoute, restitue chaque pépite dans son écrin et relie des univers sonores que nous n’aurions peut-être pas même soupçonnés. Admirablement enregistré en février dernier, ce double album dispose d’un autre atout : le magnifique piano Erard de 1894 que Jan Michiels avait choisi. L’interprète écrit : « J’aime rêver que le piano à queue Erard joué ici a jadis orné un salon qui comptait Proust parmi ses visiteurs ». (Jean-Pierre Rousseau)

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