 Le parti pris d’entrecouper la succession de pièces pour clarinette solo par la récitation, par l’instrumentiste, de poèmes de sa plume, peut rebuter mais c’est peut-être ça, la Poésie de l’Air : celui soufflé dans l’instrument, celle de ses premiers textes écrits en allemand, elle qui naît à Saint-Pétersbourg avant de s’établir à Osnabrück. En une dizaine d’œuvres contemporaines – à l’exception de la dernière, "Asturias", gaiement virevoltante, de l’espagnol Isaac Albéniz (1860-1909) – Yulia Drukh, avec une virtuosité qu’elle applique aux deux systèmes de clarinette (français et allemand), voyage dans un écrin de traditions musicales de différents pays : le Brésil avec Heitor Villa-Lobos, pour une étonnante transcription d’un de ses Cinq Préludes à la guitare de 1940, le Canada avec John Hawkins ("Mimes", écrit pour l’instrumentiste, parle de la performance d’un Monsieur Loyal au cirque), les Etats-Unis avec David Williams (un compositeur et scientifique de l’informatique qui dédicace également sa pièce à la clarinettiste), l’Ukraine avec Ivan Fedorovich Olenchik et Evgeni Orkin (tous deux spécialistes de l’instrument), la Pologne avec Radoslaw Pallarz (Ephesiaka est une évocation ancrée dans l’histoire), la Croatie avec Ante Grgin (son Caprice puise dans le folklore slave), la Russie avec Igor Drukh (il mêle écriture contemporaine et tradition orthodoxe) et l’Italie pour Claudio Dall'Albero (ses Variazioni su Hijazkar romani s’inspirent de la musique arabe). (Bernard vincken)  An undiscovered continent opens up before us when we listen to the new GENUIN CD by clarinetist Yulia Drukh: Virtuoso, dreamy, sonorous music composed exclusively for the solo clarinet is compiled here, punctuated by the young musician and poet’s own verses. Except for the finale, a composition by the great sound magician Isaac Albéniz, the CD features works from the 20th and 21st centuries, including three pieces dedicated to Yulia Drukh. The artist covers a wide range of cultures: The recorded works are inspired by the folklore of different regions, thus reflecting the power of music as a unifying universal language.
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