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Diapason de février 2017 Critique de François Laurent Page n° 86
Format : 1 CD Durée totale : 00:47:04
Enregistrement : 16-20/09/2016 Lieu : Luslawice Pays : Pologne Prise de son : Stereo
Label : DUX Référence : DUX1232 EAN : 5902547012322 Code Prix : DM021A
Année d'édition : 2015 Date de sortie : 02/03/2016
Genre : Classique
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Francis Poulenc (1899-1963)Sextuor pour flûte, hautbois, clarinette, cor, basson et piano, op. 100 Jacques Ibert (1890-1962)Trois pièces brèves pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson Darius Milhaud (1892-1974)La cheminée du Roi René, op. 205 Cortège Aubade Jongleurs La Maouslingade Joutes sur l'Arc Chasse à Valabre Madrigal nocturne Jean Françaix (1912-1997)L'heure du berger, musique de brasserie Les vieux beaux Pin-up Girls Les petits nerveux Gruppo di Tempera
Agata Igras-Sawicka, flûte Sebastian Aleksandrowicz, hautbois Adrian Janda, clarinette Artur Kasperek, basson Tomasz Binkowski, cor Agnieszka Kopacka-Aleksandrowicz, piano
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 Le nouveau mono ou biglottisme volapükien mondialisé discographique en est à cette hauteur - profitant de ce que les français déculturés de leur propre langue (au point de réduire toute orthographe à la notion vilipendable de marqueur social !) sont les premiers à s'en tamponner - où l'on vous sort désormais le plus décisivement français des enregistrements (excusez notre sensibilité de pioupiou), servant magnifiquement l'art le plus hautement inimitable de notre conversation instrumentiste faite musique de chambre, sans même que le livret polono-anglais ne nous soit traduit. Ce sextette si funambule, si aéré, parfois si tendrement et typiquement mélancolique, par exemple, Poulenc mine de rien y tenait assez pour en avoir révisé les trois très classiques mouvements, huit ans après la première mouture. On a pu y voir pointer à certaines oreilles quelque verve de filiation stravinskienne. Ibert, avec ces pièces brèves en quintette, c'est tout cet esprit français indépendant où le cœur y a d'autant plus sa raison que la fantaisie ne verse jamais dans une extravagance de mauvais aloi. Un petit côté français canaille dans les rues de Paris, comme y passa un certain américain. Notre surproductif roi Darius, qui se mit en quatre pour stimuler plus largement que sa part notre fameux groupe des Six, fait preuve du plus innocemment primesautier esprit de suite en l'honneur de son collège le bon roi René. Rappelons que c'est l'arrangement archaïsant (renvoyant un peu à la Renaissance) d'une musique de film à laquelle participèrent aussi Honegger et Roger Désormière. Enfin, l'heureusement nommé Françaix, à la fois si néoclassique et si facilement fécond, semble ici repasser en vue toute l'ironie du spectacle offert par nos terrasses boulevardières à stimulants breuvages, des ''vieux beaux'' aux ''pin-up girls'', en passant par ''les petits nerveux'' ! Pour plagier Pierre Dac, ce n'est pas parce qu'on dit, ouvre les fenêtres on va entendre dehors notre musique française désenfumée, qu'on se noie moins dehors dans la brume germaniste quand nos fenêtres françaises sont ouvertes. (Gilles-Daniel Percet)

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