Une introspection dans la musique de chambre de Penderecki, un répertoire relativement rare dans l’œuvre du compositeur habituellement tourné vers les compositions de grande envergure, mais non moins fascinante. Cette production est marquée par la présence d’instrumentistes renommés, soit polonais, soit en résidence dans ce pays, et très familiers avec l’œuvre du compositeur.  Krzysztof Penderecki né à Debica, Pologne du sud, en 1933, commence ses études de composition avec Franciszek Skolyszewski, puis à l'Ecole supérieure de musique de Cracovie avec Artur Malawski et Stanislaw Wiechowicz. Dès la fin de ses études en 1959, il enseignera dans cette même école, puis en 1972 en devint le recteur. Il enseigna aussi, à titre temporaire, dans d'autres lieux, tels le conservatoire d'Essen (1966-1968), ou la Yale University de New Haven. Penderecki a été salué comme l'un des plus grand compositeur contemporain dès la création de Strophes en 1959 au festival «L'Automne de Varsovie». Proposant une musique riche d'effets sonores, à l'écriture efficace et simplifiée, utilisant l'ultrachromatisme, les clusters, les glissandi, le hasard, faisant sonner les instruments de manière inhabituelle, notamment les cordes, l'œuvre de Penderecki jusqu'à la fin des années 1970, sera comparée par son radicalisme et ses timbres inouïs à celle de Xenakis et de Ligeti (Emanations, Anaklasis, Thrènes pour les victimes d'Hiroshima, Dies Irae à la mémoire des victimes d'Auschwitz, Polymorphia, De Natura Sonoris...). Mais contrairement à ces deux compositeurs, une part essentielle de l'inspiration de Penderecki est d'essence religieuse et catholique (Stabat Mater, Passion selon Saint-Luc, Utrenja...). L'un des sommets de cette première période demeure son opéra Les Diables de Loudun (1969).Par la suite, sans que sa renommée faiblisse, Penderecki abandonnera peu à peu tous les éléments de son langage d'avant-garde, évolution très critiquée par le milieu musical, mais qui a rencontrée un public. Il renoue avec une écriture néo-tonale, postromantique, et pour tout dire brahmsienne (Requiem), proche, l'expression de la foi en plus, de la Nouvelle Simplicité allemande. (Copyright Ircam)

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