Giovanni Pierluigi da Palestrina (1525-1594)
Premier livre des madrigaux à quatre voix

Concerto Italiano

Sandro Naglia, ténor
Gloria Banditelli, soprano
Daniele Carnovich, basse
Giuseppe Maletto, ténor
Claudio Cavina, contreténor
Andrea Damiani, luth

Rinaldo Alessandrini, direction

Pierluigi Palestrina est considéré comme le père de la musique religieuse, et par Verdi de la musique italienne. Il est le chantre du style de la contre réforme. Il a écrit une grande quantité de messes (sa musique reste imprégnée du style mélodique traditionnel de l'église catholique) et son style comporte de larges parties polyphoniques mais aussi homophoniques puisqu'il faut préserver la compréhension du texte. Mais Palestrina composa aussi de la musique profane et près d'une centaine de madrigaux (qu'il renia à la fin de sa vie). Si leur style découle des madrigaux d'Arcadelt et de Costanzo Festa, Palestrina reste dans ses livres de madrigaux relativement d'arrière garde, si on le compare aux compositeurs de l'époque (tel Cipriano de Rore) qui exploitèrent bien plus le genre, notamment par l'utilisation du chromatisme. « Une prudence tout ecclésiastique, écrivait le musicologue André Pirro, gouverne ici le style, et les pièces amoureuses y ont plus d'onction que de flamme ». On retrouve dans les vingt neuf madrigaux présentés dans ce disque cet art du « Stile Antico », ce contrepoint acrobatique, entrelac tissé de lignes mélodiques partagés entre les quatre voix que réclament ces pièces. Le concerto Italiano de l'époque (1994) avec rien moins que les cantus Banditelli et Cavina les restituent avec un naturel évident. On ne cherchera pas dans ce disque les ardeurs montéverdiennes dont Rinaldo Allessandrini s'est fait le spécialiste, mais ce qui fait le sel des interprétations du Concerto Italiano : de subtiles inflexions de phrasés, un rubato bien venu et une justesse d'expression permanente. Pour preuve : Ecoutez les curieux mélismes en fin de phrase de Lontan dalla mia diva ou du Amor fortun e la mia mente schiva. (Jérôme Angouillant)

The Primo Libro di Madrigali a quatro voci was, chronologically speaking, the second work that Giovanni Pierluigi da Palestrina published. It was printed in 1555 in Rome by the publishers and printers Valerio and Luigi Dorico. On the title page the composer refers to himself as «Cantore nella Cappella di N[ostro] S[ignore]», a title which in Rome at that time represented the highest position to which a musician might aspire. Pierluigi’s appointment as cantore pontificio officially took place on 13 January 1555 following the explicit wishes of Pope Giulio III, his benefactor. «absque ulo [síc] examine [ ... ] et absque consensu cantorum ... »: the pontiff had thus imposed this decision upon the Collegio dei cantori, disregarding the rules set down by the Constitutiones of the chapel and overriding the norms which he himself had established in the Motu proprio of 5 August 1553. The precise date of publication of this work is unknown, but the information on the title page, as well as a series of events which took place in the first half of that year, allow us to restrict the period.