 Dans tous les répertoires qu'il a abordé et enregistré au disque, l'accordéoniste allemand Stefan Hussong a montré avec brio ce que pouvait apporter l'instrument à soufflet dans la musique dite classique. Spécialisé dans les œuvres du vingtième siècle (Cage, Giubaidulina, Stockhausen, Hozokawa) il s'adonne aussi bien au Tango nouveau d'Astor Piazzolla qu'à la musique ancienne et baroque (Bach, Frescobaldi, Sweelinck). Son dernier album est consacré à Antonio Soler (1729-1783), compositeur catalan disciple de Scarlatti, auteur de près de cinq cent sonates et d'un corpus de musique sacrée hélas peu fréquenté. Pour des raisons techniques et par choix personnel, Stefan Hussong a plutôt choisi des sonates en mineur ce qui n'empêche nullement les nombreux contrastes rythmiques, l'avancée du discours, l'inventivité mélodique et le rayonnement solaire de la musique du Padre. C'est d'ailleurs sur ces derniers points que se justifie l'entreprise de Hussong qui déploie tout un éventail de nuances dans les sonates au rythme modéré (n° 36 et 47) ou ; à l'inverse, une énergie et une joie débordantes dans les sonates rapides ainsi qu'une belle souplesse d'articulation (n° 25 et 117). Zauberhaft ! (Jérôme Angouillant)  While hardly any book about music hi-story mentions Soler more extensively than in a footnote, particularly Spanish musicians love his sonatas, which are of-ten performed additionally to the big works, and often as encores, as if to fi-nally unleash all joy of music making. So-ler’s music seems to jump and turn, with fingers running and hands crossing. Such joy in figuration can of course also be found in the sonatas by his famous con-temporary Joseph Haydn. The selection of this album focuses on the more sober colors of the minor keys, which Soler chooses surprisingly often. Stefan Hus-song, one of the leading accordionists of our time, presents them in his versions for his instruments – a fascinating kaleido-scope of emotions.
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