Carl Orff (1895-1982)
Gisei, le sacrifice, drame musical d'après la tragédie japonaise "Terakoya", traduction en allemand de Karl Florenz

Aki Hashimoto (Kwan Shusai/Kotaro)
Oleksandr Prytolyuk (Genzo)
Susanne Serfling (Tonami)
Andreas Daum (Matsuo/Erste Gestalt)
Anja Vincken (Chiyo/Zweite Gestalt)
Sven Ehrke (Gemba)
Constantin Trinks, direction

Et pourquoi ne pas commencer l’année Wagner avec ses épigones ? Carl Orff a 17 ans lorsqu’il compose Gisei – Le sacrifice, le style est marqué par l’influence du maître. Cette captation, effectuée en 2010 au Stadttheater de Darmstadt, documente les premières représentations scéniques de l’œuvre depuis sa composition, venant rappeler l’authentique compositeur d’opéra qu’était Carl Orff, trop souvent réduit au succès de ses Carmina Burana. L’intrigue se situe au Japon au Xème siècle, le metteur en scène John Dew propose une mise en scène respectueuse du contexte historique et culturel, dans des décors et des costumes qui n’oublient pas de flatter le regard, le jeu très travaillé des chanteurs renforce s’il était besoin la tension dramatique inhérente à une intrigue sombre et violente. De cette partition foisonnante, le chef Constantin Trinks n’hésite pas à mettre en avant les nombreuses beautés d’orchestration. La distribution est crédible, cohérente, et vocalement de haut niveau. Mentions spéciales pour le Genzo torturé d’Oleksandr Prytolyuk, et la déchirante Chiyo d’Anja Vincken. Saluons enfin le label Wergo pour son travail éditorial soigné. Le livret d’accompagnement raconte en détails les circonstances de la recréation de l’œuvre et la place occupée par le Japon dans l’œuvre de Carl Orff. (Olivier Gutierrez)