 Trois pièces d’envergure (sombres, déprimantes mais engageantes) font ce disque du jeune trompettiste allemand récent vainqueur de l’Opus Klassik 2020 (et peut-être plus connu pour ses interprétations de pièces classiques que contemporaines), porté ici par le BBC Symphony Orchestra, qui s’ouvre sur l’imposante pièce de Christian Jost (1963-), compositeur de neuf opéras et de nombreuses œuvres symphoniques. "Pietà", dernière composition d’une trilogie entamée en 2000 – mais elle en constitue le premier pan, suivi de "DiesIrae" (trombone) et de "Lux Aeterna" (saxophone alto), rend hommage au trompettiste (et joueur de bugle, et chanteur) américain Chet Baker, au long d’un morceau qui, s’il n’est pas du jazz, y pousse l’instrument soliste à des incursions répétées, en rappel de la polyvalence et de l’élégance du co-fondateur du jazz West Coast. Pour son concerto "Im Nebel", calme et intense, Toshio Hosokawa (1955-) s’inspire du poème éponyme d’Herman Hesse : la trompette (l’homme) avance seule, au milieu de l’orchestre (la nature, brumeuse et aveugle) ; elle se fond dans le brouillard avant de, finalement, se réconcilier avec le monde. Enfin, en référence directe au Negro Spiritual du même nom, "Nobody Knows De Trouble I See", de Bernd Alois Zimmermann (1918-1970), en Blanc jouant du jazz, parle de la condition des Noirs américains. (Bernard Vincken)  One of the most versatile trumpeters in the classical world, Simon Höfele, releases a new album “Nobody Knows” together with the BBC Symphony Orchestra under Geoffrey Paterson and Ilan Volkov. On his 4th album on Berlin Classics he plays the trumpet concertos by Bernd Alois Zimmermann, Christian Jost and Toshio Hosokawa, spanning an arc from the 20th to the 21st century and proves once again that the trumpet can do more than just "shine". “These three works are really important to me. I have played all three before and I was always fascinated by their darkness.”, he explains his choice of repertoire. “This is heavy, almost depressive music, and that applies to all three of these works. This is heavy music in two respects: loaded with gloom, and also not at all easy to play. The is a definitive political message to “Nobody Knows de Trouble I see”, which makes it even more fascinating.”
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