Franz Schubert (1797-1828)
Nacht und Träume, D 827
Rastlose Liebe, D 138
Der Wegweiser, D 911
An den Mond, D 193
Ständchen, D 957
Der Doppelgänger, D 957
Am Tage Allerseelen, D 343

Clara Schumann (1819-1896)
Es fiel ein Reif in der Frühlingsnacht, ohne op.
Liebst du um Schönheit, op. 12 n° 4

Edvard Grieg (1843-1907)
Ein Traum, op. 48 n° 6
Ich stand in dunkeln Träumen, op. 2 n° 3
Solveigs Lied, op. 23 n° 19

Peter Cornelius (1824-1874)
Die Hirten, op. 8 n° 2
Die Könige, op. 8 n° 3
Simeon, op. 8 n° 4

Johannes Brahms (1833-1897)
Guten abend, gut Nacht, op. 49 n° 4

Kammerchor Stuttgart
Frieder Bernius, direction

Le musicologue, compositeur, chef de chœur et grand transcripteur devant l’éternel Clytus Gottwald poursuit son exploration du répertoire romantique à travers des lieder de Brahms, Schubert, Schumann (Clara), Cornelius et Grieg. Les arrangements de Gottwald reposent sur deux choses : une structure agogique parfaite digne d’un grand couturier, et cette façon unique de sublimer le texte grâce à une savante distribution des voix (utiliser chaque voix comme le timbre d’un instrument d’orchestre). Le "Nacht und Träume" de Schubert qui donne son titre à l‘album d’après le poème de Matthaus von Collin est une expérience d’écoute quasi métaphysique. Ici la mélodie se multiplie en imitations dans les différents pupitres du chœur. Gottwald utilise fréquemment ce procédé de déplacement, morcellement des voix dans l’espace ou au contraire fusionne l’ensemble alla Ligeti, projetant les deux parties voix/piano dans une dimension presque orchestrale. Dans le si fameux "Lied de Solveig", il fait surgir du contrepoint là où il n’y en avait pas en individualisant chaque pupitre. Dans le "Wegweiser" et le "Doppeldanger", Gottwald créé quasiment une nouvelle forme musicale, indépendante de l’original, visant à vitaminer le sens du texte, à l’enrichir. La structure plus homophonique du "Liebst du em Schonheit" offert par Clara à Robert révèle une relation plus ambiguë que le contenu original ne le laissait entendre. Dans son arrangement d’une douceur éthérée de trois mélodies issues du cycle des Weihnachtslieder de Cornelius, Gottwald souligne leur caractère angélique et pastoral. La direction rigoureuse de Frieder Bernius et la vocalité ductile et moelleuse de son Kammerchor de Stuttgart restitue avec brio les métamorphoses opérées par ce maître es transformation fondateur du prestigieux Schola Cantorum de Stuttgart. (Jérôme Angouillant)

Aujourd’hui, elle est un phare de la vie musicale : la culture du chœur a cappella au plus haut niveau technique et musical. Clytus Gottwald a fortement marqué cette culture du chœur avec son œuvre, en adaptant des mélodies pour soliste pour chœur polyphonique et en permettant ainsi de nouvelles expériences sonores époustouflantes. Clytus Gottwald aurait eu 100 ans en 2025. À l’occasion de cet anniversaire, le Kammerchor Stuttgart sous la direction de Frieder Bernius rend hommage à l’art de Gottwald dans un programme particulier. La palette des chansons devenues des expériences sonores chorales a cappella grâce aux transcriptions de Gottwald s’étend de « Nacht und Träume » de Franz Schubert à « Solveigs Lied » d’Edvard Grieg, en passant par « Die Könige » de Peter Cornelius. Un plaisir vocal, pas seulement en cette année anniversaire.