 Masako Ohta, pianiste japonaise disciple de Sebök György, soucieuse de faire se croiser de multiples influences culturelles, et mue par son sens poétique, choisit un haïku de Matsuo Basho pour inviter à visiter son jardin musical : « Un instant, nuit éclairée par la lune sur les fleurs » … Notre déambulation s’ouvre avec « In a landscape » de John Cage et se poursuit avec « Clair de lune » de Claude Debussy, et l'Intermezzo ombreux n° 2 en La majeur de Johannes Brahms. Le motif B « Yabe » tiré de "Patterns of Plants" du compositeur japonais Mamoru Fujieda succède à la rêverie mystérieuse de l’Impromptu Op. 90 n° 3 de Schubert, Andante en sol bémol majeur, dont on aurait aimé ressentir la mélodie plus pianissimo sur des triolets de croches et leur délicate harmonie. Le Nocturne en Fa mineur Op. 55 n° 1 de Chopin offre une pause bienvenue dans cette flânerie imaginaire, avant que « Rain Choral » de Fumio Yasuda et « Souvenir from Japan, Sakura for Piano » de Toshio Hosokawa, nous ramènent vers les horizons du soleil levant et l’espoir d’y rencontrer peut-être la déesse shinto Amaterasu. Mais Masako Ohta, éprise de contrastes féconds, nous ramène vite aux heures de la nuit avec le soliloque quasi improvisé de la sombre Fantaisie en ré mineur Kv 397 de Mozart. Le parcours s’achève avec le Präludium méditatif des cinq pièces pour piano "Extemporale" (1946) de Bernd Aloïss Zimmermann. Résultat de son étude intensive de la poésie, des sons ainsi que de la musique de son Japon natal et de sa patrie d'adoption, l'Occident, Masako Ohta propose un itinéraire original et attachant par une prise de son au plus près de la caisse d’harmonie de son Bechstein D282. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  In 2025, I found myself in a serious crisis. I felt powerless and depressed, as if I were sinking into the ground. To escape the crisis, I retreated to an enclave at the end of February, a secluded forest house in the Bavarian Forest, far away from the hustle and bustle and stress of everyday life, to let the silence and nature accompany me. I left the world around me behind and was able to find myself in music. My musical garden changed and transformed, and new worlds of sound emerged. For me, it was like a journey of discovery into myself and, at the same time, like a rebirth. This is how this album, »My Music Garden« came about. (Masako Ohta)
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