Fabian Müller (1964-)
Munch's Traum(a), inspiré par "The Woman"

Aaron Jay Kernis (1960-)
A dance of Life, inspiré par "The Dance Of Life"

Peter Seabourne (1960-)
Meeting, inspiré par "The Meeting"

Marcus Paus (1979-)
The Ladies on the Bridge, inspiré par "The Ladies on the Bidge"

Stale Kleiberg (1958-)
Ashes, inspiré par "Ashes"

Ondrej Kukal (1964-)
Aftensund, inspiré par "Evening"

Naji Hakim (1955-)
Fantaisie sur "Unge mennesker pa stranden", inspiré par "Young People on the Beach"

Alissa FIRSOVA
Moonlight over the Sea, inspiré par "Moonlight on the Beach"

Rolf Martinsson (1956-)
Landscape, inspiré par "Beach"

Gabriel KAHANE
Etude "Cobalt Cure", inspiré par "Bathing Woman and Children"

Athanasia TZANOU
Blick auf der Meer, inspiré par "Two Woman on the Shore"

Daniel Nelson (1965-)
Man and Woman on the Beach, inspiré par "Man and Woman on the Beach"

Maria KOVAL
Two People.The Lonely, inspiré par "Two Human Beings. The Lonely Ones"

Olav Anton Thommessen (1946-)
Kiss on the Beach in the Moonlight, inspiré par "Kiss on the Shore by Moonlight"

Laurent Petitgirard
Trees on the Beach, inspiré par "Trees on the Beach"

Henning Kraggerud, violon

D'emblée on est séduit par l'objet, insolite pour un CD. Beau coffret velours noir qui présente 15 pièces pour violon seul composées d'après 15 peintures d'Edward Munch. Chaque œuvre du peintre est montrée sur une carte individuelle présentant l'œuvre et une biographie succinte des compositeurs. Connus ou pas, et de toute nationalité. Bonheur est de découvrir la pertinence du projet à travers l'écoute de ce disque: comment des œuvres picturales peuvent inspirer de la musique chez ces créateurs très différents. Le thème général est la femme souvent représentée seule ou en couple dans une buée fugace et un isolement profond. Parmi les compositeurs notoires : Aaron Jay Kernis qui, de la célèbre Dance of life dessine à coups d'archets brefs et survoltés une spirale de plus en plus large, envahissant le plateau des danseurs hypnotisés par une lune glabre en pesanteur sur un lac violine. Trees on the beach du français Laurent Petitgirard repose sur le contraste des registres extrêmes du violon figurant les situations opposées des éléments du tableau. Inspiré par The meeting, où sont symétriquement représentés rochers, barges et deux groupes : femmes et hommes confrontés à leur solitude, l'anglais Peter Seabourne nous plonge dans une rêverie nauséeuse où le violon, par des plocs et de zébrures, matérialise un souvenir désagréable. Quelques révélations : le fiel de l'instrument et la danse boiteuse du Ladies on the Bridge de Marcus Paul. L'ostinato contrarié et grinçant du Landscape de Rolf Martinsson. La noire méditation (du noir pluriel de Soulages) de Olav Anton Thomassen. Belle pièce introductive du suisse Fabian Müller, fraiche et solaire improvisation libre de contours et d'attaches. Henning Kragerrud, le violoniste norvégien qui est à l'origine du projet, se révèle être un interprète expert de ce type de répertoire (qui pourrait confiner à la monochromie). Son archet solide, sa qualité de son, servent à merveille une musique finalement pas si contemporaine qui, par le fait du projet pictural et de l'artiste choisi, cherche avant tout une expression richement colorée et un lyrisme poétique avenant. (Jérôme Angouillant)