 Avec ce couplage classique, Scholtes et Janssens n’ont pas eu froid aux yeux et avouent (dans une notice par ailleurs indigente) que la confrontation avec quelques références écrasantes (au premier rang desquelles Lupu/Perahia) ne va pas de soi. Mais bien qu’encore jeunes les deux musiciens fréquentent ces œuvres depuis 17 ans et en ont une approche simple : place au plaisir ("libidinal" ajouterait Fabrice Lucchini) de jouer. Le résultat est brillantissime et frustrant : les mouvements rapides impressionnent par leur maîtrise, leur lisibilité et leur allant. Mais dans les épisodes plus lents, leur volonté de se parler les amène à des choix plus discutables (rubato, ralentis, nuances ad libitum). L’andante mozartien n’y résiste pas. Mais quelle franchise et quelle joie de concerter ! Leur connaissance intime des partitions leur permet au passage de petites merveilles : la manière dont ressortent telle ligne de basse dans Mozart, tel contre-sujet de fugue dans Schubert, est bluffante. En « bonus » (pour porter la durée du disque au-delà de 40 courtes minutes) deux déplorations extraites des "7 chorals de Bach" arrangés par G. Kurtag vers 1990 et revus en 2010 (pas un mot dans la notice…). Mais passons, oublions la profondeur des œuvres, et laissons le dernier mot à Menahem Pressler : "en écoutant jouer ces jeunes gens, vous penserez que tout dans le monde va bien se passer". Pas négligeable en ce moment ! (Olivier Eterradossi)  Scholtes & Janssens: We were just 18 and 19 years old when we first ventured to play Mozart's Sonata for two pianos. We'd only been playing together for a year at the time. Schubert's Fantasy in F followed shortly afterwards. Now, 17 years on, we're finally brave enough to record these two iconic works. Over recent years, these two works have taken on the role of critical teachers, sources of inspiration and motivation for us to keep on developing, as a duo certainly, but also and mainly as individual musicians. We've been challenged by legendary recordings made by the likes of Radu Lupu & Murray Perahia, Josef & Rosina Lhevinne, and father and son Neuhaus to discover our own sound, both in this music and elsewhere. From the beginning seventeen years ago, we have been forced to face up to the fact that a good duo doesn't just happen when you put two good pianists together, and certainly not in Mozart or Schubert. Every note that's slightly misplaced, every chord that's not properly balanced can tarnish the performance. And every phrase when you don't breathe together. We gradually became more and more convinced that piano duo players have to be soloists, chamber musicians and an orchestra at the same time. As a duo, our aim is to have the freedom and virtuosity of a soloist, the ear and connectivity of a chamber musician and the tonal palette and nuanced subtlety of a symphony orchestra.

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