Mozart Concertos pour piano n 21 & 22 Hadland - PSC1323 - Simax Classics - Classique

Prouvant qu'il est toujours possible d'attirer l'attention, et surtout de la retenir, avec deux piliers du répertoire, le toucher de Christian Ihle Hadland a la démarche légère, souple et précise des félins au mystère impénétrable. Il montre aussi qu'une parfaite assimilation technique et stylistique peut encore de nos jours conduire à l'épanouissement d'une belle personnalité. L'orchestre Philharmonique d'Oslo ne revendique aucune autre intention que d'être dans l'accord parfait avec le soliste. Sa vivacité apparaît comme la condition et la résultante du jeu concertant que dynamise la stimulation plutôt que l'émulation. Ses couleurs vives, contrastées, sa spontanéité (absence de fioritures et de solennité alourdissant parfois le discours mozartien), sont celles d'un orchestre de chambre. L'équilibre merveilleusement atteint entre justesse et frénésie mène à l'état d'ivresse, plus précisément à cette « folie de l'allégresse » (Didier Raymond) que le mouvement porte en lui. Son principe de vie, « ne tenir qu'à un fil », ne laissera ici au pathos pas même l'espoir d'une incursion. D'une originalité déconcertante (en soi et dans le contexte) mais vraisemblablement nuancée par les vertus de la concertation, les cadences du concerto n°22, écrites par Britten pour Sviatoslav Richter en 1966, achèvent de définir la tonalité d'un enregistrement vivifiant d'authenticité. (Pascal Edeline)