 Les Juilliard avaient fait leur première apparition salzbourgeoise en 1955, imposant d’emblée leur type de programme favori, mariant les « deux Vienne », faisant voisiner Schoenberg, Haydn et Beethoven. Cinq ans plus tard Ravel et Bartok élargissaient la focale, et six ans après Bartok toujours était le nœud gordien impossible à tranche au centre d’un programme dont le plus bel élément n’est pas celui que l’on pourrait croire. Leur Hoffmeister musarde un rien trop, si loin de leur gravures CBS, comme une concession à une certaine Gemütlichkeit, le 3e de Bartók n’aura pas le ton radical qu’une fois encore ils y mirent pour le studio d’enregistrement. Non, la surprise viendra d’une version désarmante de lyrisme du 11e Quatuor de Dvorak où je ne les attendais pas vraiment. Le fini de la réalisation, la clarté du jeu des quatre archets mariés, la vivacité et l’élégance, la légère nostalgie qui dore le tout portent un éclairage nouveau sur ce Quatuor qu’on aura cru trop uniment sévère, comme si soudain le plaisir de chanter les enivrer. En cela, ce concert bien capté est précieux.(Discophilia - Artalinna.com) (Jean-Charles Hoffelé)  Le Juilliard String Quartet a été invité par le festival de Salzbourg en 1965 et a donné en concert, le même soir, trois quatuors. En entrée, le 20e de Mozart, joué sans doute un peu trop tranquillement. En plat de résistance, le fameux 3e quatuor de Bartók — et cette fois-ci l’énergie dégagée par l’ensemble est saisissante ! Pour la petite histoire, on apprend qu’ils ont dû s’y reprendre à deux fois pour jouer cette pièce, car la corde de la de l’altiste a cassé durant le passage le plus orageux du second mouvement ! En dessert, le magnifique 11e quatuor de Dvorák est magnifiquement interprété, avec beaucoup de sentiment, et clôt un concert de haut niveau. (Walter Appel)
|