 Inutile de présenter Don Quixote et ses extravagances, suffisamment connues, et admirablement exprimées par chaque geste, chaque expression des danseurs au point que le livret est inutile. Tout est, ici, enchantement : confondante adéquation de la chorégraphie et de la musique, indissociablement au service l’une de l’autre, sans même qu’un coma sépare chaque geste du son qui le sous-tend ; pittoresque, sobre pourtant et de grande efficacité, du jeu des deux héros-mimes, le chevalier et Sancho (Christopher Saunders et Philip Mosley), et même une mention pour l’ineffable Rossinante articulée ! Surtout, ébouriffante prestation des trois étoiles : Carlos Acosta, le danseur cubain qui signe une chorégraphie jeune, inventive, pleine de panache et d’élégance, outre l’étourdissante virtuosité du danseur à laquelle répondent celles de Marianela Nunez, elle aussi toute grâce et radieux sourire et du superbe matador Ryoichi Hirano. Les membres du corps de ballet (Covent-Garden) forcent eux aussi l’admiration, tant dans les tableaux espagnols (quels matadors ! quels gueux-acrobates !) que dans la scène romantique des Dryades, qui fait intervenir une manière de Gisèle dans cette inspiration hautement latine. Décors et lumières confirment la totale réussite de ce ballet qui, par mille détails, sort de l’ordinaire. Une réalisation absolument fantastique. (Danielle Porte)  Carlos Acosta’s first venture directing one of ballet’s 19th century classics was eagerly anticipated, as was his own starring role in the production (as Basilio), opposite the Argentinian Royal Ballet principal Marianela Nuñez (Kitri). Packed cinemas for the live relay, as well as sold-out houses for his performances, testified to the draw the great Cuban dancer still exerts – and the audiences were not disappointed. Still built on Petipa’s original choreography, Acosta’s clear dramatic structure and vivid stage action gave the ‘boy gets girl despite her father’ story a more convincing air than usual, with Don Quixote’s parallel obsession with Dulcinea-Kitri coherently woven into the plot. Acosta’s and Nuñez’s performances were peerless, Tim Hatley’s stage designs vivid and apposite, and this production is surely destined to be a perennial Royal Ballet favourite.
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