On redécouvre aujourd’hui l’œuvre conséquente de Mieczslaw Weinberg grâce au travail d’interprètes (historiques et contemporains) et de labels audacieux. Ses sonates pour piano violon font l’objet de ce double album signé du trio Kirpal. Weinberg possède un style à la fois sensible et cru, issu pour beaucoup de l’héritage de Chostakovitch et de Béla Bartók ; et souvent empreint de tradition folklorique juive et polonaise. Orchestrateur raffiné, il privilégie le registre des cordes, d’où une production conséquente de symphonies de chambre, de concertos et de musique de chambre (17 quatuors). Les trois premières sonates sont toutes datées des années 40 et sont concomitantes de la composition des premiers quatuors et symphonies. Lyrique, acerbe, mélancolique, faussement débonnaire, le compositeur varie textures et climats, recourant à diverses techniques d’écriture et à ses chères mélodies folkloriques sans toutefois se démarquer de l’ombre de son maître Dmitri. Sa Rhapsodie sur des thèmes moldaves, originellement pour orchestre, fut créée par Oistrakh et lui-même au piano. Ecrite pendant la période la plus sombre de l’oppression stalinienne, annexant la future république de Moldavie ; elle convoque le langage incantatoire et formaliste de Prokofiev. Privée du soutien du piano, la Sonate pour deux violons (1959) est peut-être la plus visionnaire (et la plus bartokienne) par ses effets de pizzicato, de sul ponticello et d’harmoniques. L’austère Sixième sonate (créée par Leonid Kogan) compose en 1892 est dédiée aux parents et à la sœur du compositeur, disparus dans un camp de concentration. Elle témoigne de la quête d’un langage et d’une expression qui fuient de façon irrémédiable. L’interprétation vibrante et engagée du duo Kirpal surpasse les rares enregistrements disponibles existant au disque : Roth / Gallardo et Kalnis / Csanyl Wills. (Jérôme Angouillant) However, one significant difference between them was that Shostakovich (apart from two mature piano sonatas) composed only one sonata each for violin, viola, and violoncello, while Weinberg wrote a total of almost thirty sonatas. Although he did not play the violin, Weinberg knew how to treat this instrument. The three movements of his Violin Sonata No. 1 cover the path from C minor to C major, a popular route in Soviet academic tradition and one also taken by Shostakovich with a colossal effect in his Symphony No. 8 during the course of the same year. Weinberg’s Violin Sonata No. 2 even more clearly reveals his increasing creative ambitions. And in his Sonata No. 3, as in the two previous sonatas, the lyrical tone dominates in the fast first movement, while the harmonic language is now clearly sharpened. The structural design is more economical and elaborated with greater discipline. As already on Vol. 1, »the Kirpal brothers offer eloquent testimony, in some passages absolutely breathtaking and always with finally attuned duo playing, to this practically forgotten music. A discovery!«.
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