Ludwig van Beethoven (1770-1827)
Concerto pour violon en ré majeur, op. 61

Paul Creston (1906-1985)
Concerto pour violon n° 2, op. 78

Michael Rabin, violon
National Orchestra Association
John Barnett, direction
Atlanta Symphony Orchestra
Henry Sopkin, direction

« A l’avenir, quels concertos voudriez-vous enregistrer ? » Michael Rabin répondit ceux de Brahms et de Beethoven, alors même que Capitol s’apprêtait à lui annoncer le non-renouvellement de son contrat. Si des captations en public de ses interprétations du Concerto de Brahms se sont ajoutées à sa discographie officielle, le Concerto de Beethoven manquait. Le voici, modestement accompagné par l’orchestre fondé par Leon Barzin, mais hélas pas sous sa direction. La baguette un peu paresseuse de John Barnett est la paille relative de cette captation qui du moins saisi dans une bonne prise de son la pure beauté du jeu de Michael Rabin. La maitrise est sidérante, tout autant que le classicisme de la conception et la spiritualité qui nimbe le Larghetto suffiraient à démentir ceux qui ne voient en ce violoniste pour les violonistes qu’un prodige attardé. C’est l’atout majeur de cette parution, qui suffit à la rendre indispensable. Le Concerto de Creston (son Second) est plus qu’une curiosité, avec sa lyrique complexe ou passe quelques souvenirs de Korngold, ses belles idées, sa virtuosité sur mesure pour Michael Rabin, si peu versé dit-on dans la musique de son siècle. Il n’en eut guère le temps, mais rappelons qu’avant de créer ce Deuxième Concerto de Paul Creston fastueusement à Los Angeles sous la direction de Georg Solti – la bande existe mais le concert d’Atlanta publié ici est excellent – il avait tiré d’une ombre injuste le Concerto de Richard Mohaupt, révélant une œuvre de première force. (Discophilia - Artalina.com) (Jean-Charles Hoffelé)

Ces enregistrements inédits nous proposent d’entendre tout d’abord le Concerto pour violon de Beethoven sous l’archet de Michael Rabin. Celui-ci a été capté à New York. La sonorité relativement aigre des bois et des aigus en général caractérise l’orchestre qui fut fondé par Leon Barzin en 1930 et dont la mission première était de former des musiciens d’orchestre. L’assistant de Barzin fut l’américain John Barnett qui dirige Rabin dans l’unique version – sauf erreur – du Concerto de Beethoven sous son archet. La beauté de celui-ci et une certaine perfection dans la maîtrise du rubato font songer à Heifetz. Rabin et Barnett ont une belle entente "chambriste" dans le mouvement lent. C’est une lecture chaleureuse, sans pathos avec un violon très exposé sur le devant de la scène. Le finale est le plus réussi des trois mouvements avec une mise en place superbe. Rabin fut le créateur du Concerto de Paul Creston dont il assura la première – il fut aussi le commanditaire de la pièce - avec l’Orchestre philharmonique de Los Angeles et Georg Solti en 1960. La virtuosité et les tempi très rapides enchantent car Rabin donne une impression de liberté dans une partition d’un lyrisme passionné. Ce Concerto par essence romantique a trouvé avec Rabin un interprète d’une grande élégance. Un disque a acquérir avant tout pour l’œuvre de Creston. (Jean Dandrésy)