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Diapason de octobre 2010 Critique de Paul de Louit Page n° 106
Format : 1 CD Durée totale : 01:17:11
Enregistrement : 22-27/06/2005 Lieu : Elsterberg/Dresde Pays : Norvège Prise de son : Eglise / Stereo
Label : Simax Référence : PSC1273 EAN : 7033662012732
Année d'édition : 2009 Date de sortie : 27/11/2009
Genre : Classique
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Gustav Adolf Merkel (1827-1885) Fantasia et Fuga a 5 voci, op. 5 "I Straf mich nicht in deinem Zorn", op. 12 Sonate en ré mineur zu vier Händen und Doppelpedal, op. 30 "Nun sich der Tag", op. 32 "Vom Himmel hoch", op. 32 Fugue sur BACH en si majeur, op. 40 Sonate n° 2 en sol mineur, op. 42 Sonate n° 3 en do mineur, op. 80
Halgeir Schiager, orgue Bjorn Boysen, orgue (Orgues Gottfried Silbermann, Zacharias Hildebrandt, Johann Daniel Silbermann de la Cathédrale de Dresde (1755) et Carl Gottlieb Jehmlich de Stadtkirche St. Laurentius de Elsterberg(1846))
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 Ces quatre disques constituent l’intégrale de l’œuvre pour orgue de Gustav Adolf Merkel. Figure de l’orgue allemand du 19ème siècle, Merkel est un musicien discret, apparenté à la tradition des Ritter, Hesse ou Rinck. Il est l’auteur d’un vaste corpus d’œuvres pour orgue dont neuf sonates, d’une singulière sonate (son opus 30) qui requiert deux organistes et d’une multitude de pièces d’ordre liturgique ou de concert. Il eut Schumann comme élève à qui il a transmis le goût de l’orgue et du contrepoint. Il faut aimer la tradition et cette propension à composer des œuvres volontairement didactiques issues pour l’essentiel de l’héritage de Bach. Les formes sont académiques : fugues, variations, études de chorals mais l’œuvre comporte aussi des sonates qui, elles, évoquent l’orgue romantique. Ici rien n’est transcendant comme chez Reger mais on accommode avec toute la méticulosité de l’artisan. L’écriture est serrée et le contrepoint cadré mais non dénué de souplesse. Les sonates rappellent Mendelssohn mais c’est surtout Rheinberger que l’on peut comparer à Merkel. Ce classicisme un peu suave, cette façon d’exploiter improvisation et développement à partir de thèmes simples en combinant harmonie et contrepoint. L’orgue de l’époque est symphonique en remplacement de l’orchestre. La facture répond à une grande diversité de pupitres et de registres. La registration très bien détaillée dans la notice des CD, est toujours équilibrée, garante à la fois de la beauté des timbres, des couleurs et de la lisibilité du discours. Les fonds ne sont jamais tonitruants. Chaque jeu se doit d’être efficace sans pour autant surprendre. Le colossal (84 jeux !) Ladegast (qui a entre autre inspiré Liszt et Reubke) et le Bucholtz, choisis par Schiager, sont deux orgues qui font partie des instruments allemands du 19me siècle les plus réputés. Ils ont été conçus pour répondre parfaitement à cette tradition romantique. A noter qu’à chaque volume correspond un orgue différent. Ecoutez les variations sur le beau choral « Wer nur den lieber Gott » pour apprécier la séduction et l’authenticité de cette musique. D’autant que Halgeir Schiager l’interprète avec dévotion et probité, en osmose avec les desseins du compositeur. (Jérôme Angouillant)

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