Comme pour celles de Haydn, l’intégrale, elle aussi en cours, des Symphonies de Mendelssohn par Thomas Fey et l’Orchestre symphonique de Heidelberg ne semble obéir à aucune logique : le premier volume rassemble la Première, pour orchestre « traditionnel », ainsi que les Huitième et Treizième pour cordes, le deuxième, doté d’une notice en anglais et en allemand, réunit l’« Italienne » et les Septième et Douzième pour cordes.

Ceux qui connaissent le travail admirable effectué par ces musiciens dans Haydn ne seront pas surpris à l’écoute de ce disque. La formation allemande affiche une ductilité et une précision qui valorisent à merveille les deux symphonies pour cordes signées d’un compositeur encore adolescent. Alertes et élancées, ces lectures allient fermeté et souplesse, qualités si délicates à concilier, et illustrent toute l’élégance et la fraîcheur de cette musique.

Les Heidelberger Sinfoniker débordent d’enthousiasme dans une Quatrième Symphonie « Italienne » pétulante, pour ne pas dire pétaradante. Certains reprocheront l’agitation permanente qui y règne pour préférer davantage de discrétion, en particulier de la part des cuivres, et de rondeur en général. Malgré un léger relâchement notable ça et là, cet enregistrement confirme que cet ensemble compte parmi les meilleurs orchestres de chambre jouant sur un instrumentarium essentiellement « moderne ».