Tout n’est pas que jubilation, dans cette collection d’œuvres sacrées dues au jeune - pas encore quadragénaire - Matthew Martin, : la méditation y trouve aussi sa place. Les deux sont menées par un orgue déchaîné, joué par Stephen Farr, dans l’allégresse comme dans les cris dramatiques d’un dialogue inextricable avec les voix d’une trentaine de garçons, les choristes du collège Magdalen d’Oxford, dirigés par Daniel Hyde. Adoration ? Musique sacrée ? J’y entends toute la détresse humaine, l’interrogation véhémente des « pourquoi ? » et des « à quoi bon ? », à laquelle est donnée une réponse non moins véhémente, allant parfois jusqu’à la brutalité. Le style ? Indéfinissable : Stravinski, Britten, mais aussi Palestrina et même du plain-chant. Déluge de notes, silences longuement distillés, jeux subtils autour du son : un kaléidoscope musical où chaque instant réserve une surprise sonore. Le rythme heurté, parfois syncopé, transforme le dialogue chœur/orgue en un duo passionnel, voire un duel qui demande beaucoup aux voix. Celles-ci sont amplement rodées pour satisfaire à une partition qui impose toutes les exigences. A découvrir, même si l’ensemble culmine sur une ultime interrogation – sans réponse. (Danielle Porte) Matthew Martin’s fresh and vibrant style has established him as one of today’s leading sacred choral composers. Here the renowned Choir of Magdalen College, Oxford perform a selection of his works, celebrating liturgical music in all its variety; from the reticent carol Dormi, Jesu! and the imposing St John’s College Service to settings of the Mass, motets and anthems, including the award-winning In the year that King Uzziah died.
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