Maria Dragoni chante Rossini Verdi Mozart Airs dopéras Dragoni Kuhn - C261921 - Orfeo

Sémiramide, Leonora du Trouvère, Donna Anna, Tosca… La lecture du programme laisse supposer une belle versatilité. Alors, Maria Dragoni, soprano colorature ? lyrique ? dramatique ? Peu importe en fait. Ce récital laisse des sentiments partagés quant aux qualités vocales de la chanteuse italienne : timbre monochrome, intonation incertaine, stridence de certains aigus, vocalises savonnées (Sémiramide, cabalette de Violetta). A son actif : un sens inné du legato et une véritable mezza voce, avec quelques aigus filés de toute beauté. D’amor sull’allie rose est ainsi le meilleur moment de cet album, et on en vient bizarrement à regretter que l’artiste ne chante pas tout son récital dans la nuance piano. Gustav Kuhn qui admire sa soliste, comme en témoigne le texte de présentation, mais conscient de ses limites techniques, lui facilite la tâche en retenant constamment son orchestre. Restent des questions : ce récital date de 1991, soit sept ans après les débuts de Maria Dragoni. N’ayant pas eu accès à ses récitals suivants, nous ne pouvons dire si elle aura eu un parcours à la Ricciarelli, ou si elle s’est construit un répertoire cohérent. Peut-être cette voix n’est-elle tout simplement pas phonogénique. Les disques de Gruberova, quasi déifiée à Munich, n’ont jamais réellement convaincu. A réserver aux mélomanes curieux. (Olivier Gutierrez)