Pour son disque-catalogue (dépourvu, par nature, de toute notice de présentation), audite a puisé en 2009 parmi les enregistrements publics de Rafael Kubelík avec son Orchestre symphonique de la Radio bavaroise dans Mahler, choisissant la Cinquième symphonie (voir ici). En 2010, l’éditeur allemand poursuit dans la même veine, avec une Première symphonie (1888) captée douze ans après la version «officielle» avec le même orchestre chez Deutsche Grammophon. Le chef tchèque était effectivement un grand mahlérien, à une époque – qu’on a aujourd’hui peine à imaginer – où les intégrales n’étaient pas légion. D’ailleurs, dès 1954, il avait gravé cette Première en studio à Vienne (Decca), tandis qu’Urania a publié un concert donné deux ans plus tard à la RAI de Turin.

Datant de novembre 1979, le présent disque pèche par une certaine précarité: nombreuses toux, bande de qualité médiocre, imperfections orchestrales, tels ces cors trop souvent à la peine. Mais la direction de Kubelík, d’autant plus rapide qu’il omet la reprise du premier mouvement, ne manque pas de caractère, culminant dans les mouvements centraux, truculents et fantastiques, même si quelques maniérismes assez inattendus sont à déplorer ici ou là. Un témoignage intéressant, surtout à un tel prix, mais qui n’apprend rien de plus ni sur l’œuvre, ni sur le chef, ni sur l’orchestre.