 L’alliance est curieuse, entre ces textes des madrigalistes élisabéthains, joyeux agréments de banquets, canons désinvoltes, prières à de "belles dames sans mercy", rêveries philosophiques devant la mer, bergeries prestes ou nobles développements pour des prières révérentes au dieu… de l’Amour – et leur illustration par des musiciens romantiques : Pearsall, Leslie, Stainer, Goodhart, jusqu’à Elgar, Parry et Stanford. Une judicieuse alternance de styles, un foisonnement de voix entrecroisées dans des ensembles tumultueux mais aussitôt disciplinées en sages superpositions que couronne un élan très pur de voix aiguës, montant aux voûtes tel un lointain "Miserere" d’Allegri… pour céder la place à tel malicieux clin d’œil très païen… L’illustration de couverture montre d’angéliques fillettes levant au ciel des yeux mystiques, mais telles que les peindrait un pinceau préraphaélite, en l’occurrence celui de Th.Cooper-Gotch comme inspiré par les miniatures des Livres d’Heures ou les toiles ressuscitant, au XIXè siècle finissant, les épopées chevaleresques des vieux âges : une union des contraires picturale admirablement assortie à celle des styles musicaux et servie par un ensemble de voix plein de toutes les séductions : sir Rupert Gough peut être fier de son Royal Holloway Choir : la réussite est totale. (Danielle Porte)  La musique sacrée de l’Angleterre victorienne a toujours occupé une place de choix; ce qui n’est pas le cas pour les mélodies polyphoniques profanes capturées ici. Composé pour compléter des madrigaux élisabéthains qui étaient alors redécouverts et chantés, ce pan du répertoire vocal anglais, injustement négligé, renaît ici grâce à Rupert Gough et sa Royal Holloway Choir. The church music of Victorian England has always retained a secure foothold; not so the secular part-songs recorded here. Written to complement the Elizabethan madrigals which were then being rediscovered and performed, an unjustly neglected corner of the English vocal repertoire is revitalized by Rupert Gough and Royal Holloway Choir.
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