 Les douze poèmes symphoniques orchestraux de Liszt ont été transcrits pour piano seul par son élève August Stradal, mais c’est Liszt lui-même qui en donna une version pour deux pianos. Cette dernière a bénéficié des interprétation du Prague Piano Duo (Praga Digitals PRD 250105), de Georgia et Louise Mangos (Cedille Records 90000024) et du maître lisztien Leslie Howard accompagné de Mattia Ometto (Brilliant Classics 95748). Aujourd’hui, le duo germano-japonais Four Te, constitué d’Eva-Maria Weinreich et Tomohito Nakaishi, propose son interprétation de "Ce qu’on entend sur la montagne" et de "Tasso : : Lamento e Trionfo". Four, soit Quatre en anglais, et Te, soit Mains en japonais, s’attelle à la tâche avec l’idée de trouver l’étymon spirituel de ces trois versions au-delà des particularités compositionnelles et stylistiques de chacune, liées aux questions de l’orchestration et de leur adaptation pour le piano. Inspiré par le poème éponyme de Victor Hugo tiré du recueil des "Feuilles d’automne" (1831), "Ce qu’on entend sur la montagne" met en scène l’opposition fondamentale de la Nature et de l’Humanité. Grâce à l’intime connivence analytique et pianistique des interprètes, servie par une excellente prise de son, la version à deux pianos met parfaitement en évidence l’étagement des plans sonores orchestraux voulus par Liszt. La linéarité mélodique est rehaussée des timbres contrastés que les pianos rendent avec ingéniosité. "Tasso : Lamento e Trionfo" prend son inspiration chez Goethe, comme prologue à la pièce de théâtre. La première version symphonique (1849) fut complétée et orchestrée par August Conradi, puis par Joachim Raff, exécutée pour la première fois en 1854 et adaptée pour deux pianos en 1857. La quête d’identité et d’accomplissement qu’elle traduit, si chère à Liszt lui-même, trouve dans ces interprétations une enthousiasmante réalisation à pleinement saluer. (Jacques-Philippe Saint-Gerand)  The piano duo FourTe – Eva-Maria Weinreich and Tomohito Nakaishi – presents its debut album with GENUIN, unveiling a fresh perspective on Franz Liszt's symphonic poems, rendered with the monumental resonance of two concert grand pianos. Liszt himself transcribed his groundbreaking orchestral works for piano – both for two pianos and for four hands. Drawing from all three versions, the internationally acclaimed German-Japanese duo FourTe has crafted a richly textured and colorful arrangement for two pianos, bringing Liszt's orchestral splendor and opulent sound world as close to the original as possible – a symphonic flight across 176 keys!
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