 Aux premières notes, bien caverneuses et graillonnantes, on se dit que comme indiqué, on a affaire à un ancien piano-forte (ou forte-piano). Mais non, on nous le précisait donc juste à l'italienne, c'est bien un piano à la moderne, si l'on ose dire, et même un Bösendorfer Grand Piano 200. Déniché probablement au fond du grenier de grand-mère (ou mère-grand, à l'ancienne itou) et bien chauffé par la canicule sous des combles mal isolées. Car le son en sera jugé simplement mauvais par les esprits les plus complices, et carrément épouvantable par les oreilles les plus objectives. De quoi gâcher le travail de cette jeune pianiste talentueuse sur cette musique sacrée et quelque peu sulpicienne (plus exactement cécilienne...) de deux compositeurs ayant en commun d'avoir aussi été abbés. Liszt on connaît, dont ces Harmonies poétiques et religieuses, mais précisons que Bonifacio Maria Krug, protestant converti au catholicisme bénédictin, fut prieur de l'abbaye de Montecassino, où il fit ériger une crypte et composa de nombreuses polyphonies. Musique peut-être ici la plus séduisante encore que peu difficile à… décrypter dans sa simplicité orante, et dont le mysticisme placide va droit au... chœur. Mais quant à la jubilation de l'alléluia final, on dira que cette soudaine frénésie, même un peu sage, de volée de nonnes faisant un tantinet folie de leur absence de corps sent un peu le fagot (sans rapport avec le basson). (Gilles-Daniel Percet)  This singular discographic project unites the sacred pianistic work by Franz Liszt to those by Bonifacio Maria Krug, both composers and abbots. If Franz Liszt is already known to the public, Krug (abbot in the abbey of Montecassino in 1864) is an important discovery proposed by the young and talented pianist Silvia Vaglica assisted by the Benedictine father Fabrizio Messina Cicchetti. Both Liszt and Krug joined with fervor the directions that will later be outlined by the Cecilian movement regarding the issues related to music in the liturgy, and the music proposed in this recording testifies their commitment to bringing the sacred themes out of their customary borders, contrarily to what happened in the middle of the nineteenth century in Italy, when the theatrical style also spread in liturgical compositions.
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